Affiches polémiques à Béziers : le Conseil d'Etat ne relève aucune infraction, 3 associations féministes déboutées

Pour la 3ème fois depuis 2017, la justice vient de rejeter le recours de 3 associations féministes contre la mairie de Béziers. Elles l'accusaient d'incitation à la violence envers les femmes après 2 campagnes d'affichage. Le Conseil d'Etat a finalement jugé qu'il n'y avait rien d'illégal dans ces publicités.

L'affaire remonte à 2017. Deux associations portent plainte contre la ville de Béziers pour incitation à la violence envers les femmes, après deux campagnes d'affichage. Elles sont ensuite rejointes par un 3ème collectif de femmes.

En cause, 2 affiches.

  • L'une avec une femme attachée et ligotée sur des rails et une locomotive qui fonce sur elle. Le slogan, "Avec le TGV, elle aurait moins souffert !". Campagne en faveur de la future LGV, ligne à grande vitesse, entre Montpellier, Béziers et Perpignan.
  • L'autre montrant un homme étranglant une femme avec l'inscription "L'Etat étrangle nos communes #çafaitmal". Campagne contre les restrictions budgétaires de l'Etat.

Les associations déboutées par 3 fois

Les recours portés devant le tribunal administratif de Montpellier, puis en appel à Marseille et finalement devant le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative de France, ont tous été rejetés par la justice. Les 3 associations parties civiles, “Citoyennes maintenant”, “Osez le féminisme” et le “Collectif 13 droit des femmes”, ont donc été déboutées de leurs demandes.

Du côté des 3 associations féministes, c'est la consternation.

Je suis scandalisée par cet arrêt du Conseil d'Etat. C'est nier les douleurs et les violences conjugales faites aux femmes... Nous allons porter l'affaire devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme.

Danielle Anthérieu, ex-présidente de l'association "Citoyennes maintenant".

"Mauvais goût" ou infraction ?

Plus que le mauvais goût des affiches, c'est l'image de la femme qui est véhiculée qui pose problème. Et l'argument humoristique est une offense pour les 3 associations. C'est peut-être, pour elles, même pire que le mauvais goût ou la volonté de choquer et de faire du buzz.

Dans l'affiche en faveur de la LGV Montpellier-Perpignan, c'est la ressemblance avec un fait divers tragique survenu en région Centre-Val de Loire en juin 2017, qui a choqué. Le mari suicidaire avait attaché sa femme vivante sur les rails du TGV avant de se tuer. La victime est morte écrasée.

Humour et liberté d'expression

En 2017, le maire de Béziers a expliqué : "c’est de l’humour". "Dans ce cas, il faut interdire Charlie Hebdo et brûler les revues Hara-Kiri", ajoutait-t-il. Quant au fait divers sordide que rappelle l’affiche (une femme attachée sur les rails du TGV par son mari en juin 2017 dans l’Eure-et-Loir), Robert Ménard affirmait sur Twitter qu’il n’en avait pas connaissance.

En matière de polémiques, le maire de Béziers n’en est pas à son coup d’essai.

  • Septembre 2017 : l'Etat étrangle les communes où un homme étranglait sa femme.
  • Novembre 2016 : détournement d'une campagne de lutte contre le Sida prônant la fidélité.
  • Octobre 2016 : campagne anti-migrants avec le slogan "Ça y est, ils arrivent".
  • Février 2015 : le nouvel ami de la police, un pistolet.

Sa stratégie du buzz médiatique, quitte à ce que ce soit un bad buzz, porte ses fruits puisque régulièrement, les affiches de la ville suscitent des réactions indignées dans toute la France voire au-delà.

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