Agressions, racisme, omerta et peur de représailles : trois agents de sécurité du village naturiste du Cap d'Agde jugés pour violences en réunion

Trois agents de sécurité employés à l'époque au village naturiste du Cap d'Agde (Hérault) sont jugés vendredi 4 octobre pour trois scènes de violences en réunion, dont une qui serait accompagnée d'insultes racistes et homophobes. Ils comparaissent libres sous contrôle judiciaire, et nient les faits. Le procès a déjà été reporté à deux reprises.

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C'est bien vendredi 4 octobre que trois agents de sécurité du camp naturiste du cap d'Agde (Hérault) doivent comparaître devant le tribunal correctionnel de Béziers pour trois agressions différentes. Plus d'un an après les faits, ils sont accusés de "violences en réunion" dont une "en raison de l'origine et de la couleur de peau".

"Sale négro" et jambe brisée

Le 27 mai 2023, Marcos, un chef d'entreprise d'origine brésilienne, présente son ticket à l'entrée du camp. Il est rapidement plaqué au sol, roué de coups et traité de "sale négro" par trois agents : Massimo M., Lorenzo R. - la vingtaine - et Jean-Luc B., 60 ans. Ce dernier saute sur la jambe de la victime, brisée net sur le coup. Le médecin prescrit 60 jours d'ITT à Marcos.

Pour leur défense, ces trois agents estiment que ce quinquagénaire serait entré illégalement dans le camp, et aurait tenu des propos menaçants. Il aurait donc été reconduit à l'extérieur.

Trois affaires d'agression, les agents nient toute violence

Cette agression n'est pas isolée. Un mois plus tard, un homme de 44 ans dépose lui aussi plainte. Contrôlé à l'entrée par les trois mêmes agents, il est défiguré après avoir reçu plusieurs coups de poing à la tête et au visage de la part d'un homme identifié comme étant Massimo M. Interrogé à l'époque par des policiers, il nie les faits.

Dernier cas, celui d'un serveur. Pressé pour dire où se cachait son colocataire avec qui l’ancienne petite amie de Massimo M. était sortie, il aurait été frappé au visage. Il s'enfuit du bar en pleine saison, et aurait subi des menaces pour ne pas porter plainte par la suite. 

À chaque fois, les protagonistes nient toute violence. La première audience qui devait se tenir en janvier, a été renvoyée, les avocats de la défense pointant "une enquête incomplète". Ils avaient obtenu un supplément d'information et un report d'audience. 

"Omerta et peur de représailles" selon la procureure

La procureure, elle, parlait "d'omerta" sur le camp naturiste d'Agde, évoquant "le refus de certaines personnes d'être entendues et les difficultés pour les victimes à porter plainte de peur des représailles". Lors de cette audience, des témoins interrogeaient, eux, les appuis de Massimo M., fils d'un responsable LR proche de l'ancien maire d'Agde (Gilles d'Ettore, aujourd'hui incarcéré). 

Cinq mois plus tard, début juin, le procès est reporté pour la seconde fois en raison de l’hospitalisation de l’avocat d’une victime. Deux conseils de la défense réclamaient, dans le même temps, un délai.

Les prévenus comparaissaient libres sous contrôle judiciaire. Pour ces faits, ils risquent cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. La peine pourrait être portée à sept ans si les propos racistes sont établis lors de l'audience. 

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