Béziers : barricades nocturnes et affrontements entre la police et une cinquantaine de jeunes du quartier de la Devèze

Nuit de violences urbaines dans le quartier de la Devèze à Béziers et guet-apens contre la police. Après avoir pris les pompiers pour cible, une cinquantaine de jeunes se sont retranchés derrière des barricades, allumant des feux de poubelles et jetant des projectiles sur la police. Trois heures d'émeutes.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Forte tension la nuit dernière, à Béziers, entre des habitants du quartier de la Devèze et les forces de l'ordre.

Peu avant minuit, les pompiers sont appelés pour une vitrine saccagée et un feu de véhicule. Une fois sur place, ils essuient des jets de projectiles. Une dizaine de jeunes veulent visiblement en découdre.

Les pompiers alertent alors la police municipale qui arrive rapidement sur les lieux mais devant l'ampleur de la fronde, et le nombre croissant de jeunes dans la rue, des renforts sont demandés.

Des tirs de LBD pour repousser les assauts

Les policiers du commissariat de Béziers se mettent en route, des renforts sont demandés à Agde et à Montpellier. Les hommes des BAC de ces deux villes ainsi qu'une équipe cynophile sont mobilisés.

Durant 3 heures, c'est un spectacle de guérilla urbaine qu'ont vécu les habitants.

Les policiers attaqués par des projectiles, lancés par une cinquantaine de jeunes, ont utilisé en riposte des tirs de LBD.

Les assaillants a couvert derrière des barricades et des poubelles enflammées ont fini par se disperser après 3 longues heures d'affrontements.

A l'origine de cette flambée de violence, probablement le jugement et l'emprisonnement, l'après-midi même, d'une mère de famille du quartier, âgée de 56 ans, pour une affaire de drogue. Après avoir été mise en examen par un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Béziers pour détention de stupéfiants et "non justification de ressources par une personne en relation habituelle avec un trafiquant de stupéfiants".
Il lui est reproché notamment d'avoir détenu et dissimulé dans son domicile de l'argent et des produits stupéfiants (cocaïne, herbe et résine de cannabis).

Son fils, déjà condamné pour trafic de stupéfiants, et domicilié avec elle dans le quartier de La Devèze, est activement recherché après avoir pris la fuite à la vue des policiers. "Dans le cadre de cette information judiciaire qui débute à peine, un mineur âgé de 17 ans a également été présenté au magistrat instructeur et lui aussi placé en détention provisoire dans la soirée du 4 mai 2023 après sa mise en examen du chef de trafic de stupéfiants" précise le parquet de Béziers.

Des dégâts importants mais pas de blessés

Bilan d'une nuit de violence, pas de blessés mais des dégâts matériels importants.

Les hommes qui étaient sur place la nuit dernière sont encore surpris ce vendredi matin de la violence envers la police et de la haine des habitants. Un rien est désormais prétexte à la violence.

Un responsable Alliance police Hérault.

Plusieurs véhicules ont été incendiés et dégradés, notamment trois voitures de police. Du mobilier urbain, des panneaux routiers, des lampadaires et des conteneurs à ordures ont été saccagés.

Une voiture en feu lancée contre le poste de police de la Devèze a endommagé le mur du bâtiment.

Une enquête judiciaire ouverte

Une enquête judiciaire a donc été ouverte par le commissariat de police de Béziers sous l'autorité du parquet.

"Cette enquête va tenter d'identifier et d'interpeller les auteurs de ces délits graves de dégradation de biens par incendie de nature à mettre en danger des personnes, (faits punis d'une peine maximale de 10 ans d'emprisonnement) et de violences en réunion et avec arme sur personnes dépositaires de l'autorité publique, dans le cadre d'un guet-apens (faits punis également de 10 ans d'emprisonnement, même sans blessure des victimes, peine aggravée depuis la loi du 24 janvier 2022)" explique Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers, dans un communiqué..

Le parquet de Béziers fera preuve d'une particulière fermeté à l'encontre de toute personne contre laquelle les investigations permettraient d'établir qu'elle a participé à ces violences urbaines.

Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers.

Aucun fonctionnaire n'a été blessé et il n’a été procédé à aucune interpellation, pour l'instant.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité