A Béziers, une centaine d'oiseaux sont piégés dans l'un des bâtiments de l'usine de valorisation des ordures ménagères Valorbi. Une situation qui indigne les riverains.
Tous les week-ends, les promeneurs le remarquent. Derrière le plexiglas et les bardages de l'usine de traitement des déchets Valorbi, des oiseaux attendent leur libération. Ils sont prisonniers, impossible pour eux de sortir et de s'envoler ! Dans le viseur de l'appareil photo de l'ornithologue Yann Geshors : ces oiseaux piégés derrière les parois en plastique d'un bâtiment de l'usine de valorisation des déchets de l'agglomération de Béziers.
Ici, on observe 80 hérons garde-boeufs, on observe également des mouettes rieuses et on voit des goélands coincés dans une décharge. Ils ont pu rentrer, les portes sont ouvertes, mais malheureusement, ils n'arrivent pas à sortir de là. Les oiseaux s'enfuient vers le haut et non par là où ils sont rentrés.
Du côté de l'exploitant, l'usine de traitement de déchets empêche les oiseaux de sortir par l'avant du bâtiment, mais l'arrière est ouvert à grand vent. Mais malheureusement, les oiseaux se concentrent sur l'avant du bâtiment.
Ces oiseaux sont libres, bien au chaud et c'est ouvert par-derrière. Il y a à manger et l'air est sain. Ils peuvent sortir quand ils veulent. Nous n'avons pas constaté d'oiseaux morts.
Des riverains inquiets
L'ornithologue a été prévenu par une riveraine, surprise par le nombre d'oiseaux, au début du mois de février. Nicole Lescure travaille en face du bâtiment.
J'ai observé et j'ai vu comment cela se passait. De temps en temps, il sont libérés, mais pas toujours. Je n'imaginais pas que ceux qui conçoivent les bâtiments ne prennent pas conscience que dans les décharges, il y a des oiseaux.
La Ligue de Protection des Oiseaux de l'Hérault a été alertée de la situation.
Ils peuvent se blesser par traumatisme, en se cognant par exemple. C'est le plus grave danger. Dans la nature , ils sont conditionnés pour s'envoler dès qu'ils sont pris quelque part. Ce n'est pas normal pour eux. Ils paniquent.
Ces oiseaux font partie des espèces protégées. Les services de l'Etat et ceux de l'agglomération de Béziers ont été prévenus il y a 3 semaines. Un effaroucheur a été installé : il s'est révélé inefficace sur les hérons garde-boeufs par exemple. Mais d'autres solutions existent, selon Yann Gestors.
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ll y a une possibilité très simple : les rideaux avec des perles dont on se sert pour écarter les mouches. C'est la même chose : on met des chaînes plastiques suspendues et les oiseaux ne vont pas rentrer dans l'établissement.
La Ligue de Protection des Oiseaux va suivre attentivement l'évolution de ce dossier.