Béziers : son implant contraceptif a migré de son bras à son poumon, elle risque un oedème pulmonaire

Sabrina, une biterroise de 39 ans, vit dans l'angoisse depuis qu'elle a découvert que son implant contraceptif, posé dans son bras, a migré vers son poumon. Elle risque un œdème pulmonaire. Elle a décidé de témoigner pour alerter les femmes porteuses de ce type d'implant.

Sabrina fait partie de la trentaine de femmes dont l’implant contraceptif Nexplanon, initialement inséré dans le bras a migré. Dans son cas il a été retrouvé dans son artère pulmonaire côté droit. Depuis, elle vit un cauchemar.
 

Rendez-vous médicaux et examens


Depuis quelques semaines, la vie de Sabrina a basculé.

Tout commence en février 2018 lorsque cette maman de trois enfants, décide de se faire poser un implant contraceptif dans le bras. Un bâtonnet souple de la taille d’une allumette qui diffuse pendant trois ans des hormones.

 



Très vite, elle vit avec et n’y pense plus. Mais cet automne, de vives douleurs apparaissent et perdurent. Elle se rend chez son médecin et lui demande de lui retirer l’implant qu’elle a dans le bras.

Il commence à me palper le bras gauche, et là il ne trouve pas l’implant. Il m’a alors fait une échographie du bras, il ne l’a pas trouvé, on a fait une IRM il ne l’a pas trouvé, puis la radio des poumons il ne l’a pas trouvé. On a fini par le trouver grâce à un scanner. Il était dans mon poumon droit.

La crainte d'un oedème pulmonaire 


Son implant a migré pour venir se loger entre une artère et le poumon droit évitant de justesse le cœur. Aujourd’hui, placé à cet endroit, il peut à tout moment provoquer un œdème pulmonaire.

Je vis dans une crainte permanente, à chaque geste que je fais j’ai peur, je me demande toujours si le mouvement que je fais va le faire se déplacer. J’ai du mal à dormir la nuit parce que j’ai peur qu’il se déplace où qu’il se passe quelque chose.

Opération risquée 

Pour y mettre fin, il faudrait retirer l'implant. Mais l'opération est risquée, elle doit se faire à Paris et nécessite 6 mois de rééducation. Sabrina nous affirme que le laboratoire fabriquant l'implant lui a proposé de prendre en charge le coût de cette opération, en échange de son silence. Elle, s'y refuse. L'autre solution, garder l'implant dans son poumon, mais une infirmière doit venir tous les jours pour lui injecter des anticoagulants. 

On m’a mise en danger sans que moi je puisse être informée, je n’ai d’autres choix que d’accepter ça. Mais je ne veux pas moi. C’est votre erreur, ce n’est pas la mienne, clame-t-elle.


Car au moment de la pose de l’implant, personne ne l’a informée des risques.

Sa colère va prendre la forme d'une action en justice contre le laboratoire et son médecin. Si elle témoigne aujourd'hui, c'est pour alerter les femmes porteuses de cet implant. Elles sont 200 000 en France.

30 cas en France


Le cas de Sabrina a été signalé à l'agence de sécurité du médicament, il y en a 30 recensés pour l'heure. L'ANSM a annoncé ce vendredi matin qu'elle enverrait dans les prochaines semaines un courrier aux professionnels de santé pour rappeler la procédure d'insertion et de retrait du Nexplanon. Elle invite, par ailleurs, les femmes porteuses de cet implant à vérifier sa présence en palpant régulièrement leur bras et à consulter rapidement si elles ne le repèrent plus.  


Le reportage de Chloé Fabre et Christelle Chabaud 
 
 
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