Blocage de la prison de Béziers : les surveillants pénitentiaires dénoncent leurs conditions de travail

Pas de transfert vers les tribunaux ou les juges d'instruction : les agents pénitentiaires ont bloqué pendant trois heures ce jeudi matin les sorties des détenus de la prison du Gasquinoy à Béziers. Un mouvement de protestation national et intersyndical contre leurs conditions de travail et de salaire.

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Aucun détenu n'est sorti ce jeudi matin de la prison du Gasquinoy. Et le pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) n'a pas pu fonctionner à Béziers entre 6 heures et 9 heures. A l'appel de la plupart des organisations syndicales (sauf Force ouvrière), les surveillants de prison ont débrayé, bloquant ainsi le fonctionnement des tribunaux pendant trois heures. 

"On est là pour le symbole, parce qu'on est très déçu par les annonces du ministre de la Justice", explique David  Dehaye, surveillant à Nîmes et représentant de l'UFAP. "En réalité, l’administration pénitentiaire est lésée par les projets de réforme du ministre de la Justice, on doit par exemple travailler plus longtemps qu'avant pour avoir droit à la retraite, 24 ans et demi au lieu de 23 ans."

On voit les conditions de travail se dégrader et la pénibilité augmenter, avec une population carcérale de plus en plus agressive. On est les oubliés de la réforme de la justice.

David Dehaye, surveillant pénitentiaire UFAP

David Dehaye est surveillant pénitentiaire depuis 2011. Il explique travailler certains jours de 7 heures à 22 heures. Il est actuellement en fonction dans un quartier disciplinaire et d’isolement à Nîmes : "On peut travailler 12 heures dans la journée et il faut rester sur le qui-vive tout le temps, avec une population carcérale de plus en plus agressive et rétive à l'autorité." Il bloque la porte à Béziers, avec une petite trentaine d'autres surveillants pénitentiaires venus des établissements de Villeneuve-lès-Maguelone et Nîmes notamment. D'autres blocages similaires ont eu lieu en Occitanie, à Albi dans le Tarn et Muret près de Toulouse. 

Tensions avec le ministre de la Justice

Ce mouvement de protestation à l'appel de l'intersyndicale UFAP-UNSA Justice, CGT Pénitentiaire et du Syndicat Pénitentiaire des surveillants (SPS) est une réaction à une réunion de négociations le lundi 14 février entre les syndicats et le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.

Le 28 janvier, en visite dans les établissements pénitentiaires de Villeneuve-les-Béziers et Perpignan, le ministre de la Justice avait notamment annoncé une revalorisation salariale portant le salaire des surveillants à 1980 euros net mensuel. Mais pour les syndicats, le compte n'y est pas : ce salaire inclut les heures supplémentaires, les jours fériés et le travail de nuit et la revalorisation était déjà prévue par la loi sur les bas salaires dans la fonction publique.

Les états généraux de la Justice, étape préalable à une série de réformes dans les différentes administrations judiciaires,  se poursuivent jusqu'à fin avril 2022.

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