Dans la nuit de mercredi au jeudi, un incendie a endommagé un ancien hôtel-restaurant de Portiragnes. L'établissement doit accueillir un foyer pour mineurs positifs à la Covid et en rupture familiale. Le Département de l'Hérault, porteur du projet, accuse la Ville d'avoir attisé les oppositions.
Aux alentours de 22h50, alertés par la gendarmerie, les sapeurs-pompiers de Béziers sont intervenus pour un début d’incendie dans cet ancien hôtel-restaurant La vitarelle sur la commune Portiragnes dans l'Hérault. Plusieurs foyers résiduels ont dû être éteints au rez-de-chaussée de cet établissement désaffecté et inoccupé. Le feu a pris à l’arrière du bâtiment dans un local, et ce matin une odeur de carburant était encore dans l'air. Les dégâts ne sont cependant pas trés importants, grâce à la rapidité d'intervention.
Le Département de l'Hérault dénonce un acte criminel et pointe du doigt
Un incendie d’origine criminelle vraisemblablement que le Président du Département de l’Hérault Kléber Mesquida (PS) juge "indigne et inqualifiable" en taclant au passage les élus locaux opposés à ce projet et accusés en quelque sorte d'avoir mis de l'huile sur le feu :Dans un contexte sanitaire dégradé, l’urgence d’accueillir les enfants ayant subi des maltraitances ou vivant dans un contexte familial violent ne devait souffrir d’aucune polémique qui puisse attiser la haine et l’incompréhension. S’attaquer à un projet de centre temporaire dont la mission est de permettre à nos jeunes enfants confiés positifs au COVID 19 de bénéficier d’un hébergement en confinement afin d’assurer la sécurité de tous, cela n’honore en rien les responsables politiques qui ont souhaité nourrir la peur et souffler sur les braises du rejet de l’autre conduisant à des actes aussi inadmissibles.
La mairie de Portiragnes rejette toute responsabilité et contre-attaque
La maire de Portiragnes, Gwendoline Chaudoir (DVD - Agir) s'est en effet prononcée avec sa majorité municipale contre ce projet. Elle est soutenue par les conseillers départementaux Sébastien Frey (UDI) et Marie-Christine Fabre-de-Roussac (LR). Elle met en avant l'absence de concertation, mais aussi la non-conformité aux normes du bâtiment, des travaux effectués dans la précipitation et "ses portes s'ouvrant directement sur la route départementale RD612 trés fréquentée, de la proximité directe directe de la ligne à garnde vitesse de la SNCF, présentant un fort caractère de dangérosité".Malgré ce, le projet a avancé puisqu'il a reçu le feu vert de la Commission de Sécurité.
Quant aux accusations du président du Département à l'encontre de l'opposition à ce projet, dans un communiqué reçu vendredi 27 novembre la maire de Portiragnes rejette toute responsabilité :
Je ne permettrai à personne de m'accuser d'avoir incité quiconque à commettre un tel acte et encore moins avoir attisé la haine. Je dénonce donc l'indignité des insinuations tenues à demi-mots à mon encontre et à l'encontre de nos Conseillers Départementaux [ndlr : Sébastien Frey (UDI) et Marie-Christine Fabre-de-Roussac (LR)].
Certains riverains opposés aussi à ce projet
Même opposition du côté de cerains riverains, comme ce patron d'un food-truck à proximité qui se dit inquiet par l'arrivée annoncée de ces mineurs victimes de violences familiales :
Des arguments auxquels le Président du Département Kléber Mesquida avait lui-même réagi dans un courrier à la maire de Portiragnes voici quelques jours, en précisant que les mineurs ou jeunes majeurs positifs à la Covid-19 accueillis ne seraient qu'une dizaine. Et qu'un vigile sur place 24 heures sur 24 veillerait au respect de l'isolement et du confinement.Pour moi ce n'est pas possible. Ils ne resteront pas confinés, il y aura des fugues. On ne pourra plus travailler, car les gens auront peur de se faire casser...S'ils viennent, je vais partir.