Trois mois après leurs deux complices majeurs, trois mineurs comparaissaient devant le tribunal pour enfants de Béziers. Ils ont été condamnés, ce mercredi, à de la prison ferme pour destruction d'une école et d'un collège voisin par incendie et rébellion envers les forces de l'ordre et les secours.
Le procès a duré un jour et demi. Et les trois mineurs mis en examen ont écopé de lourdes peines de prison. Des sanctions fidèles aux réquisitions du parquet comme ce fut le cas, fin janvier pour leurs deux complices majeurs devant le tribunal correctionnel de Béziers.
Il faut dire que l'incendie volontaire de l’école des Tamaris s'était propagé à une partie du collège Krafft voisin. Tous les bâtiments endommagés par le feu ont dû être rasés et reconstruits car les structures étaient trop sinistrées et fragilisées pour une simple rénovation.
Les trois mineurs lourdement sanctionnés
Le mineur âgé de 15 ans au moment des faits, qui a déjà fait huit mois de détention provisoire et qui était poursuivi pour destruction par incendie et violences commises à l'encontre de policiers (jets, sans les atteindre, de différents projectiles, la nuit de l'incendie et le lendemain), a été condamné conformément aux réquisitions du parquet à trois ans d’emprisonnement, dont un an assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans avec notamment les obligations de travailler ou de suivre des études et d’indemniser les victimes. Il a aussi interdiction de détenir ou porter une arme pendant cinq ans.
Le mineur âgé de 16 ans au moment des faits, qui a déjà fait près d'un an de détention provisoire et auquel était reproché sa participation aux incendies, a été condamné conformément aux réquisitions du parquet à trois ans d’emprisonnement, dont 18 mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans. Plus les mêmes obligations que son complice.
Le troisième mineur âgé de 15 ans au moment des faits, poursuivi uniquement pour avoir participé aux jets de projectiles sur les policiers a été condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pendant un an, avec l’obligation de travailler ou de suivre des études.
Les trois jeunes condamnés peuvent faire appel de leur jugement.
Les deux majeurs déjà jugés en janvier 2022
Le vendredi 28 janvier 2022, deux jeunes majeurs au moment des faits étaient jugés, l'un pour incendie volontaire et destruction en bande organisée et l'autre pour violences et guet-apens sur les forces de l'ordre.
Le mis en examen majeur, désormais âgé de 20 ans, qui était poursuivi pour avoir participé à la destruction par incendie du collège Krafft et de l'école primaire des Tamaris, a été condamnée à la peine de cinq ans d'emprisonnement, dont deux ans assortis d'un sursis probatoire pendant trois ans au cours desquels, à l'issue de sa période de détention, il sera soumis à des obligations de soins, de travail, d'indemnisation des victimes et il aura l'interdiction de se rendre à Béziers et d'entrer en contact avec les coauteurs. Il n'a pas fait appel de ce jugement.
Le tribunal a également ordonné son maintien en détention et l'a en plus condamné à verser les dommages et intérêts suivants : 890.786 euros à la mairie de Béziers pour son préjudice matériel, et 11.129 euros au SDIS 34 pour son préjudice financier du fait de son intervention pour éteindre les incendies.
L'autre inculpé majeur, âgé désormais de 21 ans, poursuivi pour avoir participé au guet-apens et aux jets de projectiles contre les policiers, a été relaxé au bénéfice du doute compte tenu de l'insuffisance de preuves permettant d'affirmer sans doute possible sa participation active à ces faits.
Un incendie volontaire et une facture de quatre millions d'euros
Il y a 30 mois, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2019, l'école des Tamaris partait en fumée, laissant 279 élèves sans établissement scolaire.
Un acte criminel suivi de violences urbaines durant lesquelles, les secours et les forces de l'ordre ont été pris pour cibles.
L'émotion était grande à Béziers, dans le quartier de La Devèze, après l'incendie du collège Krafft voisin et du groupe scolaire des Tamaris, au terme d'une nuit de violences urbaines.
L'enquête des policiers mettra finalement en évidence la participation de cinq adolescents et jeunes majeurs, âgés de 13 à 19 ans au moment des faits. Deux majeurs et trois mineurs.
Une nouvelle école a ouvert ses portes à la rentrée 2021 car les locaux endommagés par les flammes menaçant de s'effondrer, tout a dû être totalement détruit et reconstruit. Facture, près de 4 millions d'euros.