La conférence de Robert Ménard à Toulouse contestée

La tenue lundi soir à Toulouse d'une conférence du maire de Béziers Robert Ménard, proche du Front national, a suscité de nombreuses protestations d'organisations de gauche. Le thème était : "faire de la politique autrement.

Le thème de la réunion était "faire de la politique autrement". Robert Ménard a pu faire son entrée sans encombre dans la salle municipale où il devait partager la vedette avec un des fondateurs de la "Manif pour tous" devant un peu plus de 200 personnes. Il était attendu par des manifestants du CRIF et du conseil du culte musulman.

Le Parti de gauche et la Ligue des Droits de l'homme (LDH) avaient dénoncé le fait que le maire UMP de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ait accordé une salle municipale à l'association "face à face", qui a invité M. Ménard quelques mois après avoir reçu le journaliste et polémiste Eric Zemmour. La mairie avait interdit le 31 mars une réunion du NPA qui devait accueillir un responsable sud-africain de l'association BDS favorable au boycott d'Israël.
Jean-Luc Moudenc a rétorqué dans un communiqué que la réunion du NPA le 31 mars se tenait "autour de personnes condamnées pour discrimination et incitations à la haine raciale", alors que le maire de Béziers "n'a pas fait à ce jour l'objet d'une telle condamnation".

La présidente régionale du Crif (conseil représentatif des institutions juives de France) Nicole Yardeni et le porte-parole régional du conseil français du culte musulman Abdellatif Mellouki étaient toutefois venus manifester par leur présence leur réprobation des récents propos du maire de Béziers.

Robert Ménard déclarait au début du mois de mai qu'il y avait "64,6%" d'élèves de confession musulmane dans les écoles publiques de Béziers" en se fondant sur leur prénom. Il a fait scandale en accréditant l'idée d'un fichage religieux des élèves.
Robert Ménard se défend d'un fichage, interdit par la loi française, mais a réaffirmé lundi avant la conférence qu'il était "favorable aux statistiques ethniques". "Je dis ce qui est, que cela plaise ou non, on s'interroge sur ma méthode au lieu de se demander: que faire pour l'intégration, pour l'assimilation", a-t-il déclaré.
"Il y a une école où on trouve 90% de ces enfants, leurs parents aspirent à la diversité, je propose de séparer cette école en trois et d'attirer des gens d'autres milieux", a-t-il ajouté.

Egalement interrogé au début du débat, Abdellatif Mellouki a au contraire déploré "qu'on divise les Français en catégories, comme dans les années 40".
"C'est déplorable de venir propager les idées xénophobes dans la quatrième ville de France, de voir ces langues se délier pour dire que nos enfants sont musulmans avant d'être français: ils sont chez eux ces enfants", a-t-il déclaré.

Voir le compte rendu de la réunion dans le blog Toulouse hors champ du photo reporter toulousain Kevin Figuier.


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