La municipalité de Béziers, dirigée par Robert Ménard, a été assignée, en référé, lundi, devant le tribunal de grande instance de Marseille, par un artiste biterrois. Jean Pierson, un peintre-muraliste, l'accuse de "contrefaçon". Le jugement est en délibéré au 30 juin.
Jean Pierson, un peintre-muraliste, a réalisé plusieurs fresques pour les municipalités successives de Béziers, présentant son dernier projet, en décembre 2014, à Robert Ménard devenu maire de la ville quelques mois auparavant. "Ca a été très bien accueilli par la mairie de Béziers", a assuré, lors de l'audience qui s'est tenue lundi à Marseille, l'avocat de l'artiste, Stanley Claisse.
En mai 2015, Robert Ménard décidait cependant de lancer un appel d'offre pour la réalisation du projet, qui sera finalement attribué à une association.
A ce jour, la mairie de Béziers a déjà mis en place trois fresques murales", peintes sur de grands toiles en plastique fabriquées, selon les plaignants, dans un pays d'Europe de l'est avec "les mêmes pigments, le même parcours, la même thématique" que le projet de Jean Pierson, a dénoncé l'avocat.
Or "l'oeuvre, c'est la scénographie" imaginée au travers d'un parcours dans la ville: "Elle doit être protégée au titre de droit d'auteur", a insisté Me Claisse.
"Est-ce que la commune pouvait spolier l'artiste de son oeuvre?" s'est-il interrogé.
L'avocate de Béziers, Cécile Nebot, a fait valoir pour sa part que le projet de fresque de M. Pierson n'en était qu'au stade de projet losqu'il a été présenté.
Or "l'idée n'est pas protégeable en soi et ne fait pas l'objet de protection de droit d'auteur. C'est une simple idée, non une oeuvre protégée", a-t-elle plaidé estimant la procédure en référé "abusive" et la demande de M. Pierson "irrecevable".
Il y a eu un appel à projet, il n'a pas été retenu", avait réagi de son côté Robert Ménard, joint par l'AFP. Selon l'édile, "la qualité esthétique (du projet) était largement insuffisante et il était presque deux fois plus cher".
Et d'ajouter, "Son projet c'est quoi? C'est de proposer une série de fresques dans Béziers. Quelle originalité? C'est ce que font toutes les villes!". "Il n'a qu'à essayer de faire breveter son idée par l'INPI (Institut national de la propriété intellectuelle)", a-t-il poursuivi.
L'artiste demande le retrait des fresques déjà installées sous peine d'astreinte, réparation du préjudice moral et patrimonial et enfin publication.
Le délibéré a été fixé au 30 juin.