Un homme de 23 ans était jugé, ce mercredi 20 décembre, après les violences urbaines suite à la mort de Nahel, qui ont particulièrement impacté les quartiers de la Devèze et de la Granjette à Béziers. Il a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis.
Au moment du jugement, dans le box du tribunal, il a enlevé sa veste et se présente en chemise blanche pour entendre la condamnation. “Depuis trois mois, à chaque promenade, je regrette, je me dis que j’aurais dû faire autrement, a exprimé Mohamed D., 23 ans, durant l'audience.
L'homme, en détention depuis le 18 octobre, comparaissait ce mercredi 20 décembre devant le tribunal de Béziers, dans l’Hérault, notamment pour participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens, lors de manifestations sur la voie publique.
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Les faits concernent les manifestations qui ont eu lieu à Béziers, dans la nuit du 29 au 30 juin 2023, en particulier dans les quartiers de la Devèze et de la Granjette, à Béziers après la mort de Nahel.
"J'ai fait le mouton", évoque l'intéressé
Reconnu par des caméras de surveillance, notamment pour avoir jeté une pierre puis grimpé pour atteindre l'une d'entre elles, il aurait également participé au caillassage de la mairie. Mohamed D. a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Le montant des dommages pour les intérêts civils sera jugé à l'occasion d'une autre audience. L'homme a également interdiction de paraître dans le quartier de la Devèze.
Mohamed D. a reconnu les faits. Il a cependant affirmé avoir "menti" lorsqu'il a évoqué durant son audition avoir "donné un briquet" à d'autres personnes présentes pour mettre le feu durant la soirée.
“Pourquoi est-ce que vous vous êtes rendus sur place, alors que votre frère vous demandait de rentrer chez lui ?”, a demandé la présidente de l'audience. “J'ai fait le mouton", répond-il. Un argument qui agace le procureur de la république de Béziers, Raphaël Balland : "Pour moi, parmi ceux qui ont été interpellés, il fait partie des plus âgés. Il fait partie des meneurs", a exprimé ce dernier.
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L’homme comparaît également pour des violences en récidive sur un policier municipal, pour laquelle il a été condamné en mars 2022. Il aurait ce soir-là jeté des pierres. "Est-ce qu'il y a un problème avec les représentants de l'état ?", demande la présidente de l'audience. "Non", répond l'intéressé. Il évoque son attachement à "sa ville d'enfance", Béziers, où il est arrivé à l'âge de deux ans. D'origine marocaine, l'homme indique avoir perdu son travail suite à des difficultés de renouvellement de son titre de séjour.
S'il évoque avoir participé pour dénoncer les "injustices", l'avocat de la mairie de Béziers, qui s'est constituée partie civile, réagit : "En quoi les revendications peuvent justifier ce passage à l'acte ?", demande-t-il.
Un autre prévenu relaxé
Lors de la même audience, un autre jeune homme de 19 ans, au casier vierge, comparaissait également pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences". L'homme a indiqué être venu sur place "pour voir" ce soir-là. Le bornage de son téléphone et le témoignage de l'une des personnes entendues confirmaient uniquement sa présence sur place pour le tribunal. Il a été relaxé.
Une autre audience d'un mineur avait également au lieu au tribunal pour enfants le 14 décembre dernier. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 3 janvier 2024.