Faire gratuitement des conserves de fruits et légumes pour les producteurs locaux en mal de clients. A Saint-André-de-Sangonis, la conserverie artisanale est à l'arrêt pour cause de confinement mais son créateur propose aux maraichers de transformer leurs invendus pour ne pas les perdre.
Il termine la mise en bocaux des carottes destinées au départ aux paniers distribués par la Croix rouge. La semaine prochaine, il s'attaque aux asperges de Montagnac et enchaînera avec de la confiture de fraises de Gignac.
Dans son laboratoire de la rue Traversette, Stéphane Strobl ne chôme pas... ou plutôt si! Son entreprise, la conserverie artisanale de Saint-André de Sangonis, est à l'arrêt depuis le début du confinement. Chômage partiel pour les 6 collaborateurs de l'entreprise afin d'obéir aux consignes anti-contagion du coronavirus et faute de commandes.
Mais pour ce patron hyperactif et soucieux des conséquences du confinement sur l'économie locale, l'idée s'est vite imposée : utiliser son laboratoire déserté pour transformer gratuitement les fruits et légumes restés sur le carreau.
Des restaurateurs aux agriculteurs
Au départ, les premiers jours du confinement, j'ai d'abord pensé à tous les restaurateurs qui ont dû soudainement fermer. Je voulais aider ceux qui allaient perdre leurs stocks de légumes frais.
Mais dès que Stéphane Strobl a transmis sa généreuse proposition sur les réseaux sociaux, plusieurs producteurs de la Vallée de l'Hérault, inquiets des débouchés pour leurs premiers légumes, l'ont contacté. De nombreux marchés sont supprimés, les clients habituels limitent leurs déplacements et leurs achats et les agriculteurs craignent d'avoir cultivé pour rien les légumes primeurs de ce printemps pas comme les autres.
Conserves gratuites
Le créateur de la Rue Traversette lave, épluche, coupe, cuit et met en bocaux sans demander un sou. Du bénévolat pour aider à sa façon ceux qui souffrent pendant le confinement. Ce sont les producteurs qui se chargeront ensuite de l'écoulement de leurs produits transformés. Ils paient uniquement le prix des pots en verre et de leurs capsules.
J'ai des appels tous les jours. Ça rassure les agriculteurs de savoir que quoi qu'il arrive, leurs légumes et leurs fruits ne seront pas jetés. Mais pour l'instant, la plupart d'entre eux arrivent encore à écouler leur produits. Des circuits de livraisons à domicile se mettent en place. Et puis il faut dire que même les supermarchés jouent le jeu des produits locaux... c'est malheureux qu'il ait fallu le coronavirus pour cette prise de conscience.
Conserver de l'espoir
Pour cet inconditionnel des produits du terroir," cette crise aura peut-être aussi du bon, en fin de compte". Si chacun est plus attentif au bien commun.
Et dans sa conserverie reconnue pour ses légumes tartinables pour l'apéro, Stéphane se prend au jeu et invente de nouvelles recettes.
Et ensuite, si la vente en frais n'écoule pas toute la production, il se lancera dans la confiture de fraises pour un producteur de Gignac, le village voisin de Saint-André-de-Sangonis.Les recettes doivent être simples, car je suis seul pour tout faire. Je commence à me pencher sur les asperges vertes de Montagnac. Avec le producteur, on va décider comment les cuisiner au mieux, en prenant en compte le goût, bien sur, mais aussi les exigences du calibrage.