Les représentants de la communauté juive ont mis en cause, lundi 26 août, la sincérité des condamnations de LFI après l'attaque de la synagogue de la Grande-Motte. Pour le Crif, Jean-Luc Mélenchon a "contribué" au "climat délétère qui met les juifs en danger".
Plusieurs représentants de la communauté juive ont dénoncé, lundi 26 août, le positionnement de LFI après l'attaque de la synagogue de la Grande-Motte (Hérault), accusant le parti d'avoir alimenté l'antisémitisme et son leader Jean-Luc Mélenchon d'être un "pompier-pyromane".
"Je ne crois pas non plus à la sincérité de Jean-Luc Mélenchon quand il condamne cet acte antisémite", a déclaré le président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi sur RMC.
Il est pompier-pyromane dans ce moment-là. Il a contribué à ce climat délétère qui met les juifs en danger.
Yonathan Arfi, président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)
"Et ensuite, il vient s'apitoyer sur le sort, non pas des juifs qui sont désignés collectivement, mais simplement des croyants, des fidèles", a poursuivi M. Arfi.
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— RMC (@RMCInfo) August 26, 2024
🎙️ @Yonathan_Arfi, président @Le_CRIF : "Les Français juifs sont attaqués au nom de Gaza... LFI a contribué à ce que ces questions-là soient inflammables ! Mélenchon est pompier-pyromane, il a contribué à ce climat délétère..."#ApollineMatin pic.twitter.com/IQ3wbDabi4
"Incendie criminel contre la synagogue de La Grande-Motte. Intolérable crime. Pensées pour les fidèles et les croyants ainsi agressés. La laïcité et la liberté de conscience est fille de la liberté des cultes. Nous ne l'oublions jamais", avait écrit samedi sur X M. Mélenchon, parfois accusé d'ambiguïté sur la question de l'antisémitisme, ce dont il se défend.
"Des larmes de crocodiles"
"Ce n'est pas la laïcité qui a été attaquée samedi matin à La Grande-Motte. Ce sont des juifs qui ont été pris pour cible personnellement, au nom de leurs convictions supposées par rapport à un conflit qui est à 4.000 km", a critiqué M. Arfi.
"Il y a parfois des larmes qui ressemblent à des larmes de crocodiles plus qu'à des larmes de compassion", a déploré pour sa part le grand rabbin Haïm Korsia, dans un entretien dimanche au Parisien/Aujourd'hui en France.
Le religieux a jugé que les appels à ne pas faire d'amalgames entre la situation au Proche-Orient et les juifs de France étaient "vains parce qu'un parti politique, LFI, a fait le choix de ne faire campagne que sur cela". "Il a joué sur le communautarisme et cela a marché relativement pour eux. On peut hurler ce qu'on veut en disant +N'importez pas le conflit+, LFI l'a fait", a complété Haïm Korsia.
Simone Rodan Benzaquen, directrice de l'American Jewish Committee en France et en Europe, a fait le même constat en jugeant que LFI "porte une responsabilité terrible" sur ce sujet. "Je considère aujourd'hui que la France insoumise est devenue structurellement un parti antisémite, qui joue avec la question de l'antisémitisme, et qui en réalité, je pense, s'en fiche pas mal des Palestiniens", a-t-elle affirmé sur RTL.
Écrit avec l'AFP.