Un rapport ministériel, relayé par l'association France Nature Environnement, pointe du doigt l'installation illégale de certaines paillotes sur des espaces naturels protégés du littoral héraultais : sur les 81 plages privées de l'Hérault, 16 devraient être supprimées, selon cet état des lieux. De quoi faire bondir les maires des communes concernées.
France Nature et Environnement, qui regroupe plusieurs associations écologistes, a relayé fin janvier un rapport réalisé par deux hauts fonctionnaires, missionnés en avril 2022 par l'ancien Premier ministre Jean Castex, qui dresse un état des lieux des paillotes sur le littoral héraultais.
Ce dernier pointe du doigt des excès de la part des gérants des concessions et un non respect de la loi littoral adoptée en 1986.
Selon les préconisations de ce rapport : sur l'ensemble des 81 plages privées de l'Hérault, certaines devraient être carrément rayées de la carte, si le préfet de l'Hérault décidait de suivre cet avis.
- 33 concessions illégales installées dans des espaces remarquables et caractéristiques du littoral pourraient être supprimées ou déplacées,
- 18 concessions devraient envisager une régularisation,
- 23 paillotes devraient faire l'objet d’une étude d’impact.
Simon Popy, président de FNE-LR, se dit satisfait de ces conclusions qui "confirment notre lecture de la réglementation et pointe clairement les incohérences des défenseurs des paillotes illégales" :
La fête est finie ! Il est temps que le littoral héraultais soit plus exemplaire dans le respect de la loi Littoral. Le grignotage espaces naturels littoraux doit cesser. »
Simon Popy, président de FNE - LR.
Bronca des communes concernés
De leur côté, les communes d'Agde, Sète et de La Grande Motte, concernées par ces éventuelles suppressions de restaurants de plage, ont vivement réagi par communiqué : "Nous, élus de la République, engagés au quotidien pour nos communes, avec tout le poids des responsabilités qui nous incombent, sommes-nous relégués derrière quelques personnes qui voudraient transformer les plages en sanctuaires où toute présence de l'Homme est suspecte ?".
Pour les maires de ces communes du littoral, il n'est pas question de supprimer des installations.
Pour le moment, FNE-LR n'envisage pas attaquer en justice les paillotes reconnues comme illégales sur les espaces naturels protégés, mais compte bien se montrer très vigilant lors des éventuels renouvellements de concessions.