35 ressortissants français évacués d’un pays en crise par la Marine nationale. C’est le scénario retenu par l’équipe de la frégate furtive Languedoc, au mouillage au large de La Grande-Motte, pour un exercice. Les militaires ont effectué des simulations d’évacuations ce dimanche matin.
Au large de La Grande-Motte, la frégate Languedoc attend les civils à rapatrier et assure la sécurité des militaires en opération.
A terre, les marins qui préparent l'évacuation sont aux aguets. Dans une valise, ils viennent de trouver une arme appartenant à un ressortissant français.
A l’entrée du port, des personnes se pressent pour être évacuer. Elles doivent toutes passer les différents points de contrôle. La fouille, la vérification d’identité et la prise en charge sanitaire des blessés du conflit.
Le tout sur un site sécurisé, avant d’acheminer les ressortissants, par la mer, vers le bâtiment militaire qui les attend.
De telles situations de crise ont déjà existé. En 2006, au Liban, 8.000 personnes ont été évacuées ainsi par quatre navires français ou encore en 2015, au Yémen. Et ce genre de mission en territoire hostile ou en guerre ne souffre aucune improvisation.
Une frégate furtive multi-missions
L’exercice se veut le plus réaliste possible. L'équipage doit être prêt à conduire des opérations complexes, dans un temps parfois très court. Aussi, il est nécessaire que les marins s'entrainent régulièrement aux évacuations.
Les marins apprennent à gérer leur stress et à faire preuve d'humanité. Ils doivent être professionnels et apaisants pour permettre aux personnes évacuées de passer de la situation de crise à celle de sécurité.
Commissaire Victor, Marine nationale.
En tout, 35 membres de la préparation militaire marine de Béziers jouent le rôle des ressortissants. Des jeunes qui durant leur année de stage, consacrent leur temps libre à des missions pour découvrir cet univers.
"On nous apprend certaines choses que l'on apprend pas dans d'autres corps de métier. C'est une façon de vivre, une façon d'être différente de la vie de tous les jours. On sert le peuple" explique Lucy Carbonneil, stagiaire de la Préparation Militaire Marine de Béziers.
Ce bâtiment de guerre, en service depuis 2017, a déjà participé au bombardement en Syrie en 2018. A bord, les équipes le savent, elles doivent être prêtes à toute éventualité. Lutte contre des sous-marins ennemis, défense face à des menaces aériennes ou comme c'est le cas ce dimanche, évacuation de ressortissants français et étrangers en danger.
Le bâtiment part avec une mission, mais il dispose d'un panel de savoir-faire qui va permettre de pouvoir se reconfigurer et s'adapter en fonction des besoins, des circonstances et des événements.
Laurent Saunois, commandant de la Frégate Languedoc.
Prochaine mission pour cet équipage de 109 marins, la Méditerranée. Une campagne de deux mois afin de sécuriser la zone.
La frégate Languedoc en chiffres
Le Languedoc (numéro de coque D653) est la troisième frégate anti-sous-marine du programme FREMM lancé par la France et l'Italie. Sa construction a débuté le aux chantiers DCNS de Lorient. Elle a été livrée à la Marine nationale française le puis admise au service actif le
Le navire mesure 142 mètres de long pour 6.000 tonnes et navigue jusqu'à 27 noeuds avec 110 hommes d'équipage, dont 22 officiers. Son port d'attache est Toulon. Il emporte deux embarcations et un hélicoptère.
Son armement est composé de :
- 1 canon de 76mm OTO-Melara compact SR
- 2 canons de 20 mm
- 8 missiles MM 40 Exocet Block III
- 16 missiles ASTER 15
- 16 missiles de croisière naval
- 4 tubes lance–torpille (19 torpilles MU90)
Montpellier est la ville marraine de la FREMM Languedoc depuis le
Ecrit avec Karine Zabulon.