Le maître bouddhiste tibétain Sogyal Rinpoché, figure de l'enseignement du Bouddha en Occident et accusé d'abus notamment sexuels sur des fidèles, est décédé mercredi dernier à 72 ans. Il était réfugié en Thaïlande depuis 2017 après avoir quitté le temple de Roqueredonde, près de Lodève.
L'annonce du décès de Sogyal Rinpoché mercredi dernier a généré près de 2.000 commentaires sur son compte Facebook, en moins de 24 heures.
"La santé de Sogyal Rinpoché s'est détériorée aujourd'hui après une embolie pulmonaire et il a quitté ce monde aujourd'hui à 13H00 en Thaïlande", selon un message en anglais posté sur sa page Facebook, sur laquelle le maître bouddhiste, touché par un cancer du colon, partageait des informations sur son état de santé.
Certains exprimaient une "profonde tristesse" ou appelaient à son "retour prochain". Quelques-uns étaient plus critiques, comme ce message adressant ses "pensées à ses trop nombreux disciples qui ont ont été blessés par son mauvais comportement".
Un ancien maître bouddhiste déchu ?
Né en 1947 au Tibet, Sogyal Lakar Rinpoché a été reconnu comme la réincarnation de Tertön Sogyal, un maître du 13e dalaï lama. Il est devenu dans les années 1970 l'un des principaux propagateurs de l'enseignement du Bouddha en Occident.
Son "Livre tibétain de la vie et de la mort" s'est vendu à près de 3 millions d'exemplaires dans le monde depuis sa parution en 1992.
Le maître bouddhiste avait fondé Rigpa, un réseau de 130 centres spirituels dont plusieurs en France. Parmi eux, le temple de Lérab Ling à Roqueredonde dans l'Hérault, inauguré en 2008 par le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains.
Il avait dû quitter la direction spirituelle de Rigpa en août 2017 à la suite d'accusations d'abus divers.
Des accusations d'abus physiques et sexuels et un train de vie controversé
Dans une lettre ouverte, huit anciens étudiants l'accusaient d'"abus physiques, émotionnels, psychologiques" et "sexuels" notamment dans les années 90 et dénonçaient un mode de vie "extravagant" et "avide".
Longtemps critiqué pour sa mansuétude à son égard, le dalaï lama avait fini par déclarer que son ancien "très bon ami" était désormais "disgracié", poussant Sogyal Rinpoché à la retraite forcée.
Il avait également été dépeint en 2016 dans un livre de l'anthropologue Marion Dapsance comme un maître irascible, porté sur l'argent et les jeunes femmes - des "partenaires tantriques" au consentement manipulé, selon l'auteur.