Entre les Aresquiers et Frontignan, l'étang d'Ingril est frappé depuis le 1er janvier 2020 d'une interdiction totale de pêche aux coquillages. En cause, une neurotoxine retrouvée en grande quantité dans cet étang. Une zone heureusement déjà délaissée par les éleveurs d'huîtres.
Cela fait plus de six mois que les autorités sanitaires soupçonnent l'étang d'Ingril d'héberger un grand nombre de neurotoxines. Mais la préfecture de l'Hérault a préféré consulter les instances professionnelles avant de prendre un arrêté d'interdiction de la pêche de tous ses coquillages. C'est désormais chose faite.
Alerte aux neurotoxines
D'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, des pinnatoxines sont retrouvées, en grande quantité, dans l'étang d'Ingril.
Ces pinnatoxines sont une classe de neurotoxines produites par un phytoplancton marin émergent, Vulcanodinium rugosum.
La toxicité pour l'homme n'est pas prouvée
Jusqu'à présent, aucun cas d'intoxication liée aux pinnatoxines n'a été rapporté chez l'homme, que ce soit en France ou ailleurs. Reste que le principe de précaution est de mise car des études expérimentales montrent qu'elles provoquent chez la souris des symptômes neurologiques aigus.
Attention aux coquillages de l'étang d'Ingril
La pêche professionnelle, mais aussi de loisir ainsi que l'élevage de tous les groupes de coquillages d'Ingril sont désormais interdits. En réalité il n'y a plus d'élevage de coquillages dans cet étang depuis plusieurs années. en revanche, les poissons, notamment les anguilles d'Ingril ne sont pas concernés par l'interdiction.
Veille sanitaire et prévention
Les services d'urgence, les services de neurologie, les médecins libéraux et les pharmaciens ont été sensibilisés sur ce sujet.
Par ailleurs, un dispositif de surveillance des toxines émergentes et notamment de la contamination des coquillages par cet organisme est effectué par prélèvements sur 11 points du littoral français.
La présence du phytoplancton responsable du développement de ces neurotoxines dans l'étang d'Ingril est connue depuis plusieurs années. Pour preuve, la thèse de doctorat d'Eric Abadie, intitulée "Etude du vulcanodinium rugosum se développant dans la lagune méditerranéenne de l'Ingril", parue en 2015.