La Poste réduit considérablement ses activités dans les villages ruraux d'Occitanie. Mais les élus locaux font entendre leur voix en multipliant les manifestations de mécontentement. C'est le cas dans l'Hérault ces derniers jours à Aniane, Lespignan ou encore à Nissan-lez-Ensérune.
Le maire d'Aniane dans l'Hérault, comme beaucoup de ces collègues de communes rurales ne décolère pas.
Cette décision est inacceptable et je ne me laisserai pas faire.
NON à la réorganisation des bureaux de poste
Il y a deux semaines, La Poste l'a prévenu. A partir du mois d'octobre, le bureau de poste de sa commune ne sera ouvert que 2 heures l'après-midi. "Ils m'ont dit que tout va être mutualisé avec la poste de Gignac, le village voisin. Un postier sera là-bas le matin et chez nous l'après-midi".
Dans la foulée, l'élu se voit présenter une solution pour les années à venir. "La Poste me propose 1.000 euros par mois. En échange, la commune se charge des activités postales. Ce n'est pas possible". Philippe Salasc ne comprend pas du tout ce choix. Aniane voit sa population croître fortement, passant en quelques années de 3 000 à 4 000 habitants. Et ce n'est pas fini. La commune vient donc de lancer une pétition pour réclamer le maintien des heures d'ouverture traditionnelles.
Le service public postal en berne !
Et Aniane n'est pas un cas isolé. Mêmes causes, même colère. La semaine dernière, dans l'ouest biterrois, des élus et des habitants de Lespignan et de Nissan-lez-Ensérune ont manifesté leur mécontentement, suite à la décision de La Poste de réduire la voilure dans ces agences locales.
Sans consultation, ni concertation, ils suppriment deux postes dans nos deux agences locales.
"A ce rythme, ils vont prétexter une baisse de l'activité pour ensuite fermer les bureaux de poste. Les habitants seront alors obligés d'aller à Béziers. Impossible pour les plus précaires et les plus âgés".
Pour la direction départementale de la Poste, sa présence territoriale évolue face à une activité en baisse de 6% chaque année. Elle met en avant ses 261 points de contact dans l'Hérault et une politique de transformation des bureaux de poste en contact régulier avec les élus.
"En 2025, La Poste n'aura plus une obligation de service public", témoigne Frédéric Quéralt de la CGT Fapt 34. "D'ici là, elle va alléger la structure en fermant les petits bureaux. Les maires des communes rurales se sentent trahis car ils ont souvent investis pour rénover leurs agences postales".
Ces élus dénoncent surtout le double langage de l'Etat. "Macron nous dit qu'il faut irriguer les territoires et il nous enlève nos services publics" rappelle Philippe Salasc. Un grand écart entre discours et actes qui a du mal à passer dans le monde rural.