Ce jeudi 17 mars, une installation de compostage de boues des stations d'épuration à Gignac a été mise en demeure par la préfecture de l'Hérault. La société dispose d'un mois pour mettre fin aux nuisances odorantes qui indisposent fortement les habitants de la commune.
Depuis peu, les habitants de Gignac respirent à pleins poumons un air sain et frais. Ce jeudi 17 mars, la préfecture de l'Hérault a décidé par arrêt préfectoral de mettre en demeure la société Compost Environnement, plateforme de traitement des boues des stations d'épuration.
Depuis dix ans, l'air de la commune est teinté d'odeurs pestilentielles émanant de l'installation. Par le passé, l'entreprise de compostage avait fait l'objet de deux demandes de conformité par les services de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL). En vain.
Un mois pour mettre la station en conformité
De récents contrôles ont mis en lumière des anomalies dans le processus de traitement des boues. Or, une installation industrielle doit être "aménagée, équipée et exploitée de manière à ce que son fonctionnement ne soit pas à l'origine de nuisances odorantes pour le voisinages", selon la préfecture.
Désormais, Compost Energie n'a plus le droit de faire entrer des déchets. La plateforme de compostage dispose d'un mois, à compter du 10 mars, pour réaliser les travaux et ne plus indisposer les riverains. "A défaut, son activité pourra être suspendue le temps de la mise en conformité de l'installation", d'après la préfecture de l'Hérault.
Bouffée d'air pour les habitants
Dire le soulagement des Gignacois est un euphémisme. "Les odeurs posent problème à la clientèle, surtout l'été, raconte la serveuse d'un restaurant. Forcément, il y en a que ça dégoûte et qui parte le plus vite possible."
"L'été, on ne peut même pas aller sur la terrasse et ouvrir les fenêtres la nuit alors qu'il fait très chaud", renchérit un habitant. Il faut dire que la station de compostage est située à quelques centaines de mètres d'habitations et du lycée Simone-Veil.
"Avec les vents dominants, il y a toute la partie Sud de Gignac qui est touchée par les odeurs. Et en fonction de la teneur des vents, tout le monde est impacté", explique le maire de Gignac, Jean-François Soto, pour qui la mise aux normes de la société a été un "combat" depuis son élection en 2014.
Contactée, l'entreprise n'a pas souhaité donner suite à nos questions. Toujours est-il que les boues des stations d'épuration resteront, elles, à traiter.