La cour d'Appel de Montpellier confirme le rejet de la procédure d'expulsion engagée par la préfecture de l'Hérault contre les cabaniers des Aresquiers, à Frontignan. Un soulagement pour la trentaine d'habitants de ce quartier pittoresque situé dans une zone naturelle humide.
Quand Claudine Laberenne, secrétaire de l'association des riverains du canal des Aresquiers, a reçu la notification des juges, elle s'est précipitée chez ses voisins pour partager la bonne nouvelle : les magistrats de la cour d'Appel de Montpellier ont confirmé le rejet de la procédure d'expulsion engagée par la préfecture de l'Hérault contre les cabaniers des Aresquiers, ce quartier pittoresque de la commune de Frontignan, situé en zone naturelle humide.
C'est un gros soulagement, ça fait près de 6 ans qu'on a une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, pour des raisons qui ne sont absolument pas valables : en quoi est-ce qu'on trouble l'ordre public ? Quant à un éventuel raz-de-marée, la possibilité est bien mince que ça se réalise un jour ! Je ne vois pas pourquoi on s'acharne sur nous comme ça.
Des habitants, pas des squatteurs
Les juges ont estimé qu'il n'y avait effectivement pas de "trouble manifestement illicite" ni de "dommage imminent" et que la trentaine d'habitants des Aresquiers n'était pas non plus "des squatteurs". Car les résidents ont toujours payé leurs taxes foncière, d'habitation et de location du terrain à l'Etat.
Mais en 2012, lorsque la zone est classée inondable, la préfecture de l'Hérault entreprend les démarches d'expulsion. Aujourd'hui, Mylène Julia, habitante des Aresquiers, réclame une clarification et un juste traitement :
L'idéal serait qu'ils nous vendent les parcelles. Mais si vraiment ils veulent récupérer cet espace parce qu'il est dans un site classé, qu'ils nous exproprient avec au moins un dédommagement convenable pour qu'on puisse rebondir sans être à la rue.
Vers de nouveaux recours de l'Etat ?
Dans leur combat, ils sont soutenus par la municipalité de Frontignan, qui considère ce quartier pittoresque et ancien comme une part essentielle de l'identité de la commune.
Mais pour Maître Fabrice Di Frenna, l'avocat des riverains, s'ils ont gagné une bataille, la guerre est loin d'être finie. Car l'Etat peut encore se pourvoir en cassation. La préfecture de l'Hérault dispose de 2 mois pour cela. Elle peut aussi ouvrir une nouvelle procédure judiciaire pour mettre un terme à plus d'un siècle d'occupation des cabanes des Aresquiers.