La lettre ouverte de Sébastien Castella envoyée à la députée LREM Aurore Bergé fait florès ce mercredi matin dans la presse. Le torero biterrois juge "aberrante" sa proposition d’interdire l’entrée des mineurs aux corridas, en France.
Le 12 août dernier, Aurore Bergé, députée et porte-parole de La République en Marche n'y était pas allée par quatre chemins en affirmant sur France info que "la question du bien-être animal ne se réduit pas à quelques bobos parisiens écervelés."
"La corrida n'est pas pour moi un spectacle. La mise à mort n'est pas un spectacle. A minima, je souhaite que cela soit interdit aux mineurs." @franceinfo https://t.co/u1nw5ewXbZ
— Aurore Bergé (@auroreberge) August 21, 2019
Dans un contexte global où la corrida est de plus en plus décriée, cette annonce avait fait l'effet d'une bombe dans le milieu des "pro" comme des "anti", toujours prompts à réagir sur ce sujet sur les réseaux sociaux.
Castella dans l'arène de la polémique
Sébastien Castella entre donc dans cette arène très polémique et, lui non plus, dans son plaidoyer ne mâche pas ses mots.
Il se dit en "colère après avoir pris connaissance de votre aberrante proposition d’interdire, en France, l’entrée des mineurs aux corridas".
En tant que citoyen français, je revendique la liberté. Liberté de penser, liberté de choisir mon travail et mes goûts et, surtout, liberté de choisir quelle éducation je dois donner à mes filles (... )
"Vous voulez, d’un coup de plume, éliminer cette liberté pour laquelle vos propres parents se sont battus en mai 68 ? Oui je dis éduquer. Parce que, pour ce qui me concerne, la tauromachie a été une école de la vie et une éducation."
(... ).
Savez-vous, madame Bergé, combien de gamins ont été sauvés de l’exclusion sociale et de la délinquance dans les écoles taurines de Nîmes, Arles, Béziers pour ne citer que celles-là ? Vous dites que les enfants ne peuvent assister à la corrida parce qu’on y voit la mort en vrai.
La tauromachie comme école du respect
Sébastien Castella conseille aussi dans sa lettre ouverte à la députée LREM de relire l'ouvrage de Francis Wolf :
"Je vous conseille, en toute humilité, la lecture brève mais intense de « Cinquante raisons de défendre la corrida » de notre compatriote Francis Wolf. Il y parle de la tauromachie comme école du respect."
Traumatisme
Le matador héraultais parle également du « trauma » dont seraient victimes les enfants présents à une corrida:«N’importe quoi peut traumatiser un enfant. En particulier la violence muette, aveugle et absurde, à laquelle on ne peut donner ni sens ni raison» Ce n’est pas moi qui l’affirme. C’est monsieur Wolf, philosophe réputé, professeur émérite à l’école Normale Supérieure de la rue d’ Ulm".
La violence dépourvue de sens et de raison c’est, par exemple, celle à quoi les enfants sont exposés sur les réseaux sociaux grâce aux portables qu’ils manipulent mieux que moi et peut-être mieux que vous. Va-t-on interdire les réseaux sociaux ? La loi va-t-elle y exiger un contrôle parental ? Non, à l’évidence.
Attaquer la tauromachie est politiquement rentable
Attaquer la tauromachie est politiquement plus correct. Et plus rentable." écrit encore le torero.
"Ce que, sans doute, vous pensez. Mme Bergé vous sautez dans l’arène de la polémique pour tirer un revenu politique de la présence de deux ministres aux arènes de Bayonne." peut on aussi lire dans cette missive.
De quoi alimenter encore bien des débats sur le sujet, en particulier à Nîmes dans le Gard où la féria des Vendanges se déroulera mi septembre comme chaque année.
Cette deuxième féria nîmoise clôture la saison tauromachique. Une féria plus locale et moins longue que celle de Pentecôte, puisque qu'elle ne dure que trois jours.