Jeudi dernier s’est ouvert à Paris le procès de cinq Lunellois, soupçonnés d’être au centre d’une filière jihadiste. Deux d’entre eux, accusés d’avoir joué un rôle crucial au sein de cette cellule, ont avoué leur implication.
Cinq personnes comparaissent depuis la semaine dernière devant la 16ème chambre correctionnelle de Paris. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans le départ d’une vingtaine de jeunes lunellois pour la Syrie. Au cœur des débats aujourd’hui, le rôle de Jawad Salih accusé de propagande et d’Hamza Mosli, soupçonné d’être le recruteur.
Le premier à s'avancer à la barre c'est Jawad Salih. Sa Mine et sa tenue sont très sombres. L'homme âgé de 30 ans est soupçonné d'avoir incité plusieurs jeunes de Lunel à partir pour la Syrie. Comment ? Il animait des « assises » dans un snack local.
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— France3Languedoc (@F3Languedoc) April 9, 2018
Il assistait aux "assises" au snack le "Bahut" en 2013. Des réunions sur des thèmes qui étaient ensuite débattus. Les participants finissaient par faire des prières. Un témoin l'accuse d'avoir fait, pendant ces réunions, l'apologie du djihad.
Pressé de questions par la Présidente, le prévenu admet s’être radicalisé après une série d’échecs professionnels et sentimentaux.
"J’ai tenu des propos proches du salafisme, mais pas djihadistes se défend l’accusé."
Lui qui lors d'une écoute s'était dit content de l'attentat contre Charlie Hebdo :
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Ecoutes tél après l'attentat de Charlie Hebdo. Jawad S. : "Je suis content".
Aujourd'hui, il regrette : "j'ai été lâche. J'y pense tous les jours."
La présidente redemande : "Est-ce que vous avez pu tenir de tels propos devant des personnes?"
Il ne sait plus.
Au bout de trois longues heures d'interrogatoire, le prévenu craque. C'est son avocat, Xavier Nogueras, qui parvient à le faire parler.
En larmes, Jawad Salih admet en effet que ses propos ont peut-être provoqué un effet de groupe pour le départ en Syrie de ces jeunes gens. Huit y sont morts. Le tribunal correctionnel de Paris l'a condamné à cinq ans de prison.
C'est au tour de Hamza Mosli de se présenter à la barre. Jusqu'à aujourd'hui, il a toujours nié ce qui lui était reproché. Soupçonné d'avoir fait le lien entre Lunel et la Syrie. Il est condamné à 7 ans de prison.
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"J'ai ma responsabilité dans cette histoire mais mes frères avaient une influence dans mes décisions" H. Mosli. (Ses deux frères sont partis en Syrie et morts sur place)
Hamza avoue avoir été en lien avec le recruteur Mourad Fares.
Revivez le troisième jour du procès en direct.