Montpellier : des conchyliculteurs de l'étang de Thau en colère déversent des huîtres devant l'Agence régionale de santé

Les conchyliculteurs sont au chômage technique depuis le 10 janvier. Et en colère. La préfecture de l'Hérault a interdit la récolte, la vente et la consommation de leurs produits, responsables selon les autorités de santé de toxi-infections. Des analyses contestées par les producteurs.

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Depuis que la préfecture de l'Hérault a décidé de suspendre de manière provisoire la vente de coquillages d'une partie du bassin de Thau, les ostréïculteurs voient rouge.
 

Restriction de récolte, de commercialisation et de consommation de tous les coquillages des groupes 2 et 3 (huîtres, moules, palourdes,  des zones lotissements conchylicoles N° 34.39.01 « Bouzigues-Loupian  », 34.39.02 « Mèze-Marseillan, 34.38 « lagune de Thau » et 34.40 « Les eaux blanches ».


La profession, représentée par son Comité Régional Conchylicole (CRCM), rejette cette décision administrative qu'elle estime injustifiée.
 

Une décision prise sans arguments probants scientifiquement qui vient une fois de plus jeter le discrédit sur une production systématiquement stigmatisée dans la propagation des épidémies de gastro-entérite aigüe, s'insurge le CRCM par communiqué.

En colère, les conchyliculteurs ont déversé ce lundi 13 janvier après-midi plusieurs poubelles remplies de coquillages.

Pour Patrice Lafont, le président du Comité Régional Conchylicole de Méditérranée (CRCM), "nous reprocher aujourd'hui deux cas d'intoxication qui datent de plusieurs semaines avant Noël" est incompréhensible.
 

Depuis on a vendu 40 millions d’huîtres, des millions de consommateurs les ont mangées et n’ont pas été malades, il faut qu’on nous explique pourquoi on nous puni le 10 janvier pour un cas qui remonte au 10 décembre.


Vendredi 10 janvier, la préfecture a interdit la commercialisation des coquillages récoltés après le 19 décembre


Pour les professionnels, cela signifie aussi faire revenir de nombreux lots déjà vendus.
 

On a fait le calcul pour 12 entreprises de l'étang de Thau et la facture s’élève à 2 millions d’euros. On est 450, qui va payer ?

 


Assemblée générale à Mèze

Une assemblée générale de la profession s'est tenue ce lundi 13 janvier après-midi, au Mas expérimental du CRCM, à Mèze, dans l'Hérault.

Le CRCM et les entreprises conchylicoles ont rappelé  qu'ils "veillent quotidiennement à l’application stricte des règlements encadrant la mise en marché et la commercialisation de produits sécurisés pour le consommateur."

Soutenus par les maires du bassin de Thau, une centaine de producteurs a dénoncé l'arrêté préfectoral qui interdit la commercialisation de leurs produits.

Pour eux, le lien que fait la préfecture entre des toxi-infections alimentaires collectives  et leurs huîtres n'a pas de sens.

"Vous croyez que, nous, on veut empoisonner des gens?" s'insurge Jean-Christophe Cabrol, le premier vice-président du Comité Régional Conchylicole de Méditerranée.

Notre produit est sain, l’administration a fait une erreur et ne veut pas le reconnaître.

 


Pour la préfecture de l'Hérault, qui reste sur ses positions, "la surveillance des zones de production de coquillages a mis en évidence la présence de norovirus dans les huîtres des lotissements conchylicoles de l’étang de Thau en lien avec des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) survenues en décembre 2019."

Les réprésentants des conchyliculteurs ont été reçus en fin d'après-midi par les services de l'Etat pour demander des éclaircissements sur les investigations en cours et un raccourcissement de la durée d'interdiction de vente et de consommations des produits de l'étang.
 

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