Ils étaient près de 600 à Montpellier mais le mouvement est national. Les anti organisent des manifestations contre l'accueil de migrants. Les pro répondent en envahissant eux aussi les rues. Résumé sur les quatre communes marquées par ces rassemblements ce samedi.
De l'Essonne au Var, des centaines de personnes ont manifesté samedi dans quatre communes de France devant accueillir des migrants, les unes pour s'opposer aux centres d'accueil des étrangers, les autres pour défendre les droits des migrants.
"Facho, casse-toi, nous sommes les anti-fa"
A Montpellier, les pro-migrants étaient presque aussi nombreux que les anti, une centaine de personnes dans chaque camp. Place du Peyrou, des manifestants contre "l'invasion migratoire" en Europe et "l'islamisation" de la France ont répondu à l'appel de la Ligue du Midi, Résistance
républicaine et Riposte républicaine.
Sous le soleil, et alors que les grilles des jardins du Peyrou étaient gardées par des CRS pour empêcher les manifestants de croiser la contre-manifestation de militants d'extrême gauche, plusieurs identitaires brandissaient des drapeaux tricolores ou occitans. L'écrivain Renaud Camus a fustigé "le vieil et sympathique anti-racisme, qui est un allié du patronat financiarisé".
► Un reportage de Daniel De Barros et Xavier Marchand
Les uns étaient rassemblés au Peyrou, les autres à la préfecture, et les policiers ont bien fait en sorte qu'ils ne se croisent pas. Pro et anti étaient très remontés ce samedi à Montpellier.
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©France 3 Languedoc-Roussillon
De l'autre côté du cordon de CRS, une centaine de militants d'extrême gauche a scandé "Facho, casse-toi, nous sommes les anti-fa", "Nous sommes tous des enfants d'immigrés". Le gouvernement prépare le démantèlement du campement de la "Jungle" à Calais,où s'entassent entre 7.000 et 10.000 migrants selon les chiffrages. Il lui faut 12.000 places en CAO d'ici la fin de l'année pour les héberger.
Ailleurs en France
A Pierrefeu-du-Var (6.000 habitants), au nord de Hyères, la création annoncée par le gouvernement d'un Centre d'accueil et d'orientation (CAO) pour 60 demandeurs d'asile divise la population, qui a manifesté dans trois défilés distincts.
Dès le début de matinée, 600 personnes ont répondu à l'appel de la municipalité en marchant jusqu'au centre hospitalier psychiatrique dont l'un des bâtiments désaffectés devrait accueillir, courant novembre, des migrants en provenance de Calais.
Un "risque de tensions graves" induit par l'arrivée de 60 hommes dans "un village rural"
Patrick Martinelli, maire sans étiquette, avait fait voter jeudi une motion contre cette initiative de l'Etat, à l'unanimité du conseil municipal. Il avait évoqué le fait que le bâtiment destiné aux migrants est situé en zone inondable ainsi que "le risque de tensions graves" induit par l'arrivée de 60 hommes dans "un village rural".
Deux heures plus tard, 250 personnes mobilisées par la Coordination départementale contre l'extrême droite (Codex) rejointes par le Front de gauche et le Parti socialiste, ont crié leur soutien à "la solidarité et à l'accueil des migrants et des réfugiés" selon leur banderole.
Le Front national, en présence notamment du directeur de campagne de Marine Le Pen et maire de Fréjus David Rachline, leur a ensuite succédé dans les rues de Pierrefeu en début d'après-midi, entraînant quelque 650 personnes avec leur proposition de "renvoyer chez eux" les migrants.
Le FN a également rassemblé 80 personnes à Allex (Drôme), "dans le calme", selon le maire Gérard Crozier.
250 personnes dans l'Essonne
Au même moment, dans l'Essonne, à Forges-les-Bains (3.700 habitants), où 44 Afghans ont posé leurs bagages lundi, c'est aussi l'argument du sexe des migrants qui prévalait dans la manifestation: "Ils vont s'ennuyer ici, il n'y a rien à faire", prévient Franck, un Forgeois de 52 ans. "Il aurait fallu des familles qui souhaitent s'intégrer".
Quelque 250 personnes ont manifesté derrière une banderole "projet imposé = colère augmentée". Une majorité de votants avait exprimé fin septembre son opposition catégorique à l'arrivée de migrants dans la commune, lors d'une consultation organisée par la mairie.
Au coeur des inquiétudes, la présence des écoles maternelle et élémentaire à une centaine de mètres du centre. "Ici, les enfants rentrent seuls à pied chez eux. Il peut y avoir des agressions", s'émeut Liliane, 24 ans. Deux caméras de surveillance, devant les écoles et le centre, ont été installées.