En appel, à Montpellier, l'affaire Bouille est toujours aussi surprenante. Les 4 prévenus, condamnés à de la prison ferme pour corruption dans la gestion de la municipalité de Saint-Cyprien, tentent de relativiser leur rôle dans ce dossier opaque. Le maire lui s'est suicidé en prison en 2009.
Lors de l'audience de ce vendredi, l'avocat général n'en peut plus. Il dénonce "le laisser-aller, le manque de rigueur sidérant" des prévenus.
Vous étiez chargé d'une mission de service public et votre comportement, c'est du n'importe quoi. En avez-vous conscience ?" maugrée l'avocat général.
"Oui, depuis 9 ans, quand a éclaté l'affaire", répond un des fonctionnaires accusés.
Les 4 accusés n'ont cessé de minimiser leur responsabilité, pourtant, ils en ont encaissé des pots de vin. Ici 35.000 euros, là 50.000 euros et d'autres encore, partagés avec le maire de Saint-Cyprien, qui s'est donné la mort en détention en 2009.
A la barre, sa femme a également tout minimisé.
Et les 170.000 euros, puis les 200.000 euros arrivés sur votre compte familial, vous ne vous en êtes pas aperçu ?" demande la Présidente.
"A peine !", sous entend la veuve du maire de Saint-Cyprien.
Les avocats de la défense eux n'en démordent pas. Tout est déloyal depuis le début de l'affaire.
L'avocat général avait surpris en annonçant qu'il requèrerait en deça des condamnations de première instance, pour ensuite revenir sur ces déclarations.
Réponse lundi, avec ses réquisitions.
Les 4 prévenus qui font appel de leur condamnation de première instance relativisent leurs rôles respectifs dans cette affaire de corruption.
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