Benoît Hamon est dans l'Hérault depuis jeudi. Hier, il a rencontré des associations de quartier à Béziers, puis il était en meeting à Montpellier devant plus de 2.500 personnes. Au delà des défections dans son camp, c'est à la jeunesse que le vainqueur de la Primaire socialiste a voulu s'adresser.
Rencontre à Béziers avec les associations de quartier
Dans le quartier de la Devèze à Béziers, 60% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et le chômage des jeunes bat tous les records. Benoît Hamon et son revenu universel d'existence dès l'âge de 18 ans avait donc des arguments à faire valoir face à la dizaine de responsables associatifs du quartier.Meeting à Montpellier le soir au parc des expositions
Jeudi soir au meeting de Montpellier, beaucoup de jeunes dans la salle. Pour la plupart, des étudiants qui ont besoin de conforter leur choix.Devant ses soutiens locaux et après une prise de parole notamment de José Bové, le candidat PS s'est présenté comme le candidat des valeurs de la gauche. et après une série d'attaques en règle contre ses adversaires, il a essayé de faire un appel du pied aux socialistes tentés par le vote Macron.
Peut-être se sont-ils trompés? S'ils se sont trompés, bienvenue, votre famille est ici. La grande famille de la gauche est toujours ici et vous avez le droit de dire que vous vous êtes trompés parce que ça dit beaucoup de la confusion de cet homme-là", a-t-il lancé en visant M. Macron, longuement pris pour cible avec Marine Le Pen et François Fillon.
Devant plus de 2.500 partisans, Hamon a attaqué la "confusion" de Macron, qui a jugé cette semaine que la France n'avait besoin ni de la gauche de 1981 (...) ni de la droite de 1934".
"Une confusion qui va jusqu'à ne plus savoir aujourd'hui faire la différence entre Mauroy et Maurras", a lancé Hamon.
Après le soutien apporté à Emmanuel Macron par Manuel Valls, sifflé à de nombreuses reprises par le public jeudi soir, plusieurs des proches de Hamon avaient réclamé des sanctions voire des exclusions du PS.
Benoît Hamon, tombé de la quatrième à la cinquième place dans les sondages, derrière Jean-Luc Mélenchon, a placé jeudi son projet sous quatre grands principes: "justice, tempérance, bienveillance et concorde".
Exceptions à cette règle, de nombreuses attaques contre François Fillon et Marine Le Pen, qui "salissent l'image de la France, présentée en une de tous les grands journaux internationaux comme le pays de la corruption".
Vous vous demandez si je suis venu faire la lecture du Code pénal?", a ironisé le candidat PS en lisant les nombreux chefs d'accusation dans l'enquête sur François Fillon.
"François Fillon dit mon exemple, c'est l'Allemagne. Mais en Allemagne, M. Fillon, vous ne seriez plus candidat avec un tel CV !", a-t-il lancé.
Quant à la candidate frontiste, déjà longuement attaquée mercredi à Lille, le député PS a moqué son slogan "La France apaisée".
"Imagine-t-on Robert Ménard apaisé?", a lancé M. Hamon dont la visite dans l'Hérault était passée dans l'après-midi par Béziers, ville du maire proche du FN.
"Que croyez-vous qu'elle (Marine Le Pen, ndr) fera du pouvoir?", a-t-il lancé. "Le peuple français est-il sûr que l'extrême droite rendra le pouvoir par les urnes?".
Le meeting avait commencé par de vives attaques de soutiens de Benoît Hamon contre Emmanuel Macron.
Le député de l'Hérault Kléber Mesquida a conspué "un homme sans honneur qui trahit les siens" en votant pour Emmanuel Macron.
Ils veulent aller à la soupe, eh bien le peuple leur réservera une gamelle électorale", a lancé cet ancien soutien de M. Valls à la primaire, en fustigeant "la légion des déserteurs" rejoignant En Marche!.
"Des gens comme ça, on préfère les voir chez le voisin, ça nous fait des vacances", a ironisé le député européen EELV José Bové.
"Je ne trahirai pas ce parti, je ne casserai pas la maison", a lancé la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga, elle aussi soutien de M. Valls durant la primaire, jugeant que "l'exemplarité doit venir des élus".