Cancer du sein : ces communes héraultaises qui soutiennent le dépistage précoce

Si le dépistage gratuit du cancer du sein ne concerne que les femmes de plus de 50 ans,  206 communes héraultaises en font bénéficier les femmes à partir de 40 ans. Une adhésion volontariste au dispositif du mammobile pour mieux combattre ce fléau grâce au dépistage précoce.

Ce n'est pas inscrit dans les obligations légales des communes et pourtant...Près de 2/3 des communes héraultaises accompagnent les femmes en cotisant pour qu'elles puissent bénéficier dès 40 ans du dépistage du cancer du sein proposé par le mammobile. Un effort financier supplémentaire pour des territoires pas forcément argentés mais qui ont décidé, à leur niveau, de participer à la solidarité nationale pour combattre cette maladie qui reste la première cause de mortalité des femmes.

L'importance du dépistage précoce


Si une majorité de cancers du sein se déclare après 50 ans, ce sont souvent ceux qui surviennent avant, pour des femmes plus jeunes, qui sont les plus virulents. Le renouvellement cellulaire étant plus rapide, les cellules malignes se multiplient elles-aussi plus vite. D'où l'importance, pour les médecins de l'Association Montpellier-Hérault pour le dépistage du cancer du sein (AMHDCS), d'ouvrir l'examen aux femmes à partir de 40 ans.  Certes cet objectif pourrait également devenir une priorité de santé publique au niveau national. Mais le surcoût de de dépistage précoce, en termes simplement comptables, ne serait pas "rentable" au regard du nombre de cas menacés.  

Selon une analyse présentée par les épidémiologistes de Villejuif, la synthèse des essais étrangers de dépistage entre 39 et 49 ans estime qu'il réduit le risque de décès d'environ 15% par rapport aux femmes de même âge non dépistées. C'est loin d'être négligeable. Mais si on rapporte ce taux au nombre réel de décès par cancer du sein en France, il faudrait dépister 2200 femmes de 40 ans pour éviter 1 décès en 10 ans de suivi, alors qu'à 60 ans, il suffit d'en dépister 320 pour éviter 1 décès en 10 ans de suivi.  

Difficile pourtant de raisonner en terme de rentabilité quand les vies humaines sont en jeu. D'où la démarche initiée par l'AMHDCS avec l'aide des communes qui cotisent pour le dépistage précoce.

Le dispositif mis en place avec les mammobiles


Moyennant une cotisation annuelle versée par les communes et dépendant du nombre d'habitants, les mammobiles, qui sillonnent toutes les communes du département pour les femmes de plus de 50 ans, invitent les femmes à partir de 40 ans à participer gratuitement à ce dépistage. Le site du mammobile est très bien conçu et permet à chaque femme entre 40 et 50 ans de savoir si sa commune adhère ou non au dispositif ainsi que les dates de passage des mammobiles. 

Pas de dépistage précoce gratuit pour les 3 plus grandes villes de l'Hérault


De nombreuses petites communes ne disposant d'aucun centre d'imagerie adhèrent au dispositif. Mais également des villes plus importantes, comme Lunel, Lodève, Frontignan ou la Grande Motte, conscientes de l'enjeu de santé publique de ce dépistage précoce.
En revanche, les trois villes les plus peuplées de l'Hérault ne donnent pas aux femmes de leur commune cette possibilité, à savoir Montpellier, Béziers et Sète. Si le motif invoqué est souvent la présence d'autres structures de dépistage (cabinets privés et hopitaux), c'est oublier le caractère social du mammobile qui arrive à dépister gratuitement des femmes dans les cités ou les quartiers reculés et touche des populations qui, on le sait, ne feront pas d'elles-mêmes la démarche d'aller dans un centre d'imagerie médicale.

A noter que Montpellier a longtemps cotisé au dépistage précoce, avant de se désengager au moment de la création de l'Agglo. Mais rien n'empêcherait aujourd'hui Montpellier-Métropole, avec toutes ses communes, d'adhérer au dispositif si la communauté décidait d'en faire une priorité.

Quant à la ville de Sète, elle a, elle-aussi, longtemps ouvert le dépistage gratuit aux femmes à partir de 40 ans. C'est François Commeinhes, pourtant au fait des enjeux de santé en tant que médecin et PDG de la polyclinique Sainte-Thérèse, qui n'a pas renouvelé le contrat avec le mammobile à son arrivée à la mairie de Sète.

Consultez la liste des communes participant au dépistage précoce dans l'Hérault.

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