Ils s'étaient installés hier soir dans une villa vide du quartier des Arceaux. Ils ont été délogés ce matin par la police. Depuis ils sont assis sur le trottoir. Des femmes, un infirme qui répètent un seul mot : Homs. Homs en Syrie.
Le trouble et l'agitation sont palpables. Les voisins comptent et comptent encore : "Il y avait 3 mamans, 2 ou 3 enfants dont un de deux mois, puis les papas, 2 papas sont arrivés en voiture. Et puis cet homme en fauteuil roulant". Au total ce sont pratiquement 3 familles qui ont squatté une villa. La maison était vendue et vide depuis moins d'une semaine en haut du quartier des Arceaux. Le propriétaire ne cache pas sa surprise quand on l'a appelé ce matin. "Ils ont fracassé le cadenas de la grille d'entrée puis la porte. J'ai appelé la police. Ils sont tout de suite sortis. Un homme a expliqué qu'il avait payé 300 euros à un Syrien pour entrer."
Homs Syrie
"Seul un enfant de 8 ans parlait français" explique une voisine. Elle raconte l'installation des femmes et des enfants vers 15 h 30 hier puis l'arrivée des voitures, la livraison d'une parabole sur le balcon, de la télévision. Puis c'est l'expulsion par la police ce matin."Comment en sommes-nous arrivés là ?" s'interroge-t-elle.Sur le trottoir restent deux femmes et un homme handicapé assis à même le trottoir. Les autres se sont enfuis. "Syrie. Homs" répétent-ils en boucle. Et personne ne sait ce qu'il est advenu des enfants.
"Comment dans notre société ces femmes et ces enfants se retrouvent à la rue ?" interroge une autre riveraine. Michaël Delafosse, conseiller municipal qui habite le quartier, est au téléphone avec les services sociaux et la préfecture. Les familles sont connues. Elles viennent d'un centre d'hébergement de Nîmes qu'elles ont quittées. Leur prise en charge sera difficile. Les voisins se regardent. "Cela veut dire qu'ils peuvent passer la nuit dehors ?"
La préfecture de l'Hérault contactée cet après-midi n'a pas pu nous répondre pour l'instant.