La société Contralco annonce qu'elle était contrainte de réduire ses effectifs de moitié, passant de 310 à 160 salariés, soit 150 contrats non reconduits, en raison de l'annulation de commandes d'éthylotests, à hauteur de 8 millions d'appareils.
Les salariés l'ont appris hier et ne sont pas retournés travailler ce matin.
150 contrats n'ont pas été reconduits, des emplois féminins en grande majorité.
"En quelques jours, Contralco s'est vu signifier l'annulation de commandes, à hauteur de 8 millions d'éthylotests, soit l'équivalent de deux mois de travail
dans nos unités de fabrication. Cette situation nous contraint dans un premier temps à réadapter nos chaînes de production et à réduire nos effectifs de 310 à160 salariés, soit 150 contrats non reconduits", explique l'entreprise dans un communiqué.
Des contrats d'intérimaires non renouvelés
Contralco, basée à Gignac (Hérault) a précisé que les contrats non renouvelés étaient des contrats d'intérimaires ou à durée déterminée
créés dans les douze derniers mois, suite à la décision de l'État, prise le 28 février 2012, de rendre obligatoires les éthylotests dans les véhicules.
Au total, l'entreprise héraultaise avait créé 238 emplois après l'annonce de l'obligation d'avoir des éthylotests dans les voitures, ce qui lui avait permis de quadrupler sa capacité de production, passant de 12 millions à 48 millions d'éthylotests par an.
"Nous avons investi la totalité de nos bénéfices dans cette augmentation de la production", a expliqué le directeur de la communication Guillaume Neau, rappelant que l'entreprise vend à ses clients "50 centimes l'éthylotest" avec "une marge unitaire de 0,07 centime".
Conséquence de la décision gouvernementale selon l'entreprise
Cette annonce de Contralco intervient après la décision du ministre de l'Intérieur Manuel Valls le 24 janvier de reporter "sine die" cette obligation en raison de leur fiabilité et de leur prix .
"L'absence de continuité de l'État a pour Contralco des conséquences terribles: elle empêche la pérennisation de l'emploi et se traduit par le gel des investissements pour l'année 2013 (3,5 millions d'euros)", déplore l'entreprise, estimant qu'il y aura aussi "un impact non négligeable sur ses fournisseurs et ses sous-traitants, opérant tous en France".
"Il y a eu trois reports successifs, le premier début octobre, le second le 27 novembre et le dernier, jeudi", a détaillé M. Neau, soulignant que c'est cette
incertitude, par exemple dans les pays frontaliers qui s'étaient déjà équipés, qui a amené les clients de Contralco a annuler leurs commandes. "Ils n'ont pas eu la patience d'attendre", a-t-il constaté.
Interrogé sur un revirement de Manuel Valls dans ce dossier, qui l'amènerait à finalement imposer des éthylotest dans les voitures, M. Neau a refusé de se prononcer. "Je n'ai pas la science infuse", a-t-il dit.
"Ce que je sais, c'est que nous croyons dans ce produit, dans son efficacité pour lutter contre l'alcoolisme au volant", a souligné M. Neau.
Pour l'entreprise qui vient de fêter ses 30 ans, l'enjeu, "face à cette situation subie" est malgré tout de conserver "sa place de +numéro un+ mondial de l'éthylotest à usage unique".
Un développement à l'export
Contralco est présent dans 56 pays et assure vouloir poursuivre son développement à l'export tout en restant "fidèle à sa philosophie: "leader mondial et acteur local, au service de la prévention routière".