Le général de corps d'armée, Jean-Marc Duquesne, a reçu une citation à comparaître de la part des parties civiles pour l'audience, ce jeudi, en appel à Montpellier de l'accident du 3e RPIMa de Carcassonne, en juin 2009, qui avait 16 blessés, a-t-on appris de source judiciaire.
Le général Duquesne, commandant de la 11e brigade parachutiste de Toulouse au moment des faits, avait été interrogé sous le statut de témoin assisté pendant la procédure. Il avait déjà été cité pour le procès en premier instance, devant la chambre militaire du tribunal correctionnel de Montpellier, mais il n'avait pas comparu.
Six prévenus, dont le sergent Nicolas Vizioz, l'auteur des coups de feu, sont convoqués devant la cour d'appel.
Cette audience intervient après un appel général du parquet qui souhaite "un deuxième examen purement juridique de la chaîne des responsabilités ayant conduit à ce drame".
Le 14 mai, le sergent Vizioz a été condamné à deux ans de prison avec sursis.
Cet ancien du groupement des commandos parachutistes (GCP) de 33 ans, a été reconnu coupable d'avoir ouvert le feu sur le public, le 29 juin 2008, avec une arme chargée à la fois de balles réelles et de balles à blanc, lors des journées portes ouvertes du 3e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (3e RPIMa).
Six mois avec sursis, sans inscription au casier, judiciaire ont été infligés au lieutenant Christophe Allard et au capitaine Hugues Bonningues.
En revanche, la cour a relaxé le lieutenant-colonel Jean-Baptiste Pothier, le lieutenant-colonel Lionel Peyre ainsi que le patron de l'unité à l'époque, le colonel Frédéric Merveilleux du Vignaux.
Tous les militaires à l'exception de Pothier ont quitté l'armée
Mais si aux yeux du parquet, le principal coupable est bien M. Vizioz, il y a aussi eu un enchaînement de responsabilités imputables à la hiérarchie.
Selon la citation à comparaître dont l'AFP a une copie, le général Duquesne, aujourd'hui directeur-adjoint à la délégation des affaires stratégiques du ministère de la défense avait signé les punitions disciplinaires après l'accident.
Peyre et Merveilleux du Vignaux avaient écopé de 30 jours d'arrêt, tout comme Bonningues radié des cadres en 2010. Allard avait lui pris 20 jours mais a démissionné.
Pothier n'avait, lui, pas été sanctionné.
Aux enquêteurs, le général Duquesne avait expliqué qu'il avait un commandement purement "opérationnel" et "non organique", dont la gestion des munitions qui "relevait des chefs de corps".
Pour la partie civile, l'enjeu du témoignage du général est d'apprécier la responsabilité du colonel Merveilleux du Vignaux.
L'audience en première instance a permis de mettre en exergue le laxisme dans le fonctionnement de cette unité engagée régulièrement dans les opérations extérieures, en Afrique ou en Afghanistan et notamment dans la gestion des munitions qui étaient régulièrement soustraites.