IBM cède ses puces à GlobalFoundries

IBM annonce la cession de ses activités de fabrication de puces au spécialiste des semi-conducteurs GlobalFoundries, A Montpellier  l'impact direct sera nul mais les salariés redoutent des conséquences en terme d'image. IBM était le dernier concepteur fabricant de micro-processeurs.

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Le groupe informatique américain a en effet accepté de payer 1,5 milliard de dollars à GlobalFoundries pour qu'il reprenne ces activités déficitaires. S'y ajoute dans les comptes d'IBM une dépréciation de ces actifs portant la charge totale à 4,7 milliards de dollars avant impôts (3,3 milliards de dollars
net).
Le bénéfice net pour le troisième trimestre, dont les résultats étaient également publiés lundi, s'est effondré en conséquence de 99,6% à seulement 18 millions de dollars, contre un peu plus de 4 milliards un an plus tôt.
En vertu de l'accord conclu entre les deux groupes, GlobalFoundries va acquérir des usines et autres installations d'IBM situées dans le
nord-est des Etats-Unis, ce qui en fera le 1er fabricant de microprocesseurs dans cette partie des Etats-Unis. Il va en outre récupérer un important portefeuille de brevets déposés par le vendeur.

En outre, GlobalFoundries s'engage à fournir en exclusivité à IBM une gamme de microprocesseurs pour serveurs durant dix ans.
Outre la fabrication de microprocesseurs, qui inclut les ex-PowerPC, des puces dont étaient autrefois équipés les ordinateurs d'Apple et également utilisées dans des consoles de jeux comme la Xbox de Microsoft, IBM va céder à GlobalFoundries son activité de "microélectronique commerciale", qui propose
des composants optimisés pour des applications spécifiques.
L'action IBM perdait plus de 8% après ces annonces dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.
Outre le coût de la cession, la PDG d'IBM, Ginni Rometty, évoque dans un communiqué un "ralentissement marqué en septembre des achats des clients".
Cela s'est traduit entre autres par un recul de 4% du chiffre d'affaires du troisième trimestre, à 22,4 milliards de dollars.
Mme Rometty a reconnu qu'elle était "déçue" des performances du groupe.

En excluant les activités cédées à GlobalFoundries, IBM dit désormais tabler sur un recul de 2% à 4% de son résultat d'exploitation par action pour l'ensemble de 2014 comparé aux 16,64 dollars enregistrés en 2013, dans des documents accompagnant une présentation aux analystes. Il a aussi annulé son objectif d'un bénéfice par action d'au moins 20 dollars en 2015, et précise qu'il donnera une nouvelle prévision en janvier.
Les médias américains avaient évoqué à plusieurs reprises ces derniers mois des négociations entre IBM et GlobalFoundries, groupe basé en Californie mais détenu par des entités liées au gouvernement d'Abou Dhabi. Le fabricant intègre notamment les anciennes usines de fabrication de composants du groupe informatique américain AMD.

La fin d'une histoire
Avec cette cession, IBM va tourner une page de son histoire et confirmer un peu plus son recentrage vers les activités de services. Actuellement, le groupe est l'un des derniers grands du secteur à maîtriser l'intégralité du cycle de production des composants, de la planche de dessin jusqu'à la fabrication et la commercialisation.
Le groupe américain s'est déjà ces dernières années séparé progressivement d'une grande partie de ses autres activités industrielles pour se recentrer sur les services.Il vient notamment de céder ses serveurs d'entrée de gamme pour au groupe chinois Lenovo, qui avait aussi repris ses activités de fabrication de PC en 2005

Les réactions à Montpellier

IBM Montpellier emploie un millier de personnes sur son centre de la Pompignane. 
A la CGT même si l'impact d'une telle décision ne sera pas direct "La société ne maîtrise plus son coeur de métier "explique un délégué du personnel
"Notre image change auprès de nos clients et à terme nous en paierons les conséquences".
pour Noël Le Querlec membre du CCE
"Cette opération se reportera sur les bénéfices du groupe et on demandera de nouveaux sacrifices à IBM France et donc à Montpellier."
Les représentants syndicaux rappellent que le centre de Montpellier a déjà essuyé trois plans sociaux en 2012, 2013 et 2014.
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