Débarqué sur la pointe des pieds le dernier jour du mercato moyennant une toute petite indemnité de 75.000 euros, l'attaquant tchadien Casimir Ninga, 22 ans, s'est vite intégré à Montpellier, jusqu'à se ménager une place de titulaire dans l'équipe de Rolland Courbis. Portrait.
Un doublé à Lyon (2-4) la semaine passée, un splendide but pour sa seconde apparition en Ligue 1 face à Bastia (2-0) et un état d'esprit conquérant: le jeune attaquant, capable de jouer dans l'axe ou sur un côté, a réveillé l'attaque de Montpellier, muette lors du premier mois, et s'est imposé comme le buteur qui manquait avant le déplacement dimanche à Marseille, pour la 17e journée de Ligue 1.
Il n'en fallait pas plus pour que la Mosson entonne un chant inspiré de l'Ile aux enfants, en hommage au prénom de son nouvel homme providentiel. Ce n'était pourtant pas lui que le club héraultais attendait.
Arrivé dans l'ombre de Mustapha Yatabaré, prêté par le club turc de Trabzonspor, Ninga est en effet d'abord mis à l'essai par Montpellier, avant de signer un contrat de quatre ans moyennant une toute petite indemnité de 75.000 euros versé à Mangasport, champion du Gabon où il a évolué deux saisons.
Son intégration rapide est facilitée par un groupe à la fois sain et jeune comme lui. C'est un gars attachant, introverti mais pas renfermé. Cela fait plaisir de voir un joueur qui a la rage et l'envie de bien faire, apprécie le défenseur Bryan Dabo.
Le jeune tchadien, né à N'Djamena au coeur d'une fratrie de neuf enfants, se révèle au Renaissance football club après avoir touché ses premiers ballons dans la rue et avoir convaincu son père.
"Au départ, mon père n'était pas trop favorable à une carrière dans le foot. J'ai commencé dans la rue, dans mon quartier comme la majorité des joueurs de mon pays vu qu'on n'a pas d'école de foot au Tchad. J'ai tout fait pour travailler ce don que Dieu m'a donné" explique ce fils d'un professeur de français et d'une mère au foyer sur le site du club.
Efforts et compliments
Bloqué pendant le mois de septembre, en raison de soucis administratifs, Casimir Ninga intègre l'effectif héraultais début octobre et séduit rapidement Rolland Courbis : "Il est surprenant par son potentiel athlétique et physique, autant par sa vitesse de course que par sa capacité à renouveler les efforts" explique t-il.
L'entraîneur montpelliérain le lance peu à peu dans une équipe en plein doute avant de l'installer comme titulaire. Ses premiers pas coïncident avec le redressement au classement de Montpellier jusqu'à l'exploit à Lyon qui valide son éclosion et son impact.
"Il a mal digéré le match à Lyon et on n'a pas vu le vrai Ninga pour le dernier match face à Ajaccio. L'accumulation d'efforts et de compliments étaient beaucoup trop. Nous devons continuer à nous servir de lui sans trop en demander tout de suite et nous devons le protéger" prévient l'expérimenté Courbis. Avant de poursuivre : "Il faut qu'il se calme dans certains gestes où une certaine impatience peut lui faire confondre vitesse et accélération".
Car Casimir Ninga veut vite marcher sur les traces de deux Tchadiens qui ont marqué de leur empreinte le championnat français: l'ancien Parisien Nambatingue Toko et l'ex-milieu de Nantes et Monaco, Japeth N'Doram
Le syndrome du Vélodrôme
L'OM aurait-t-il peur de jouer à domicile ? L'Olympique de Marseille doit s'attaquer sérieusement au syndrome du Vélodrome avant sa rencontre Montpellier, ce dimanche à 14h00, pour la 17e journée de Ligue 1.L'OM semble peiner à domicile. Il a gagné ses quatre derniers déplacements mais n'a plus remporté à la maison le moindre match de championnat depuis le 13 septembre contre Bastia (4-1) et reste sur cinq matches sans victoire.
L'OM serait-il paralysé par son bouillant public, à l'heure où se renégocie la vente des abonnements par les clubs de supporteurs?
"On n'a pas peur de jouer au Vélodrome", assure Brice Dja Djédjé, arrière droit à Olympique de Marseille.. Il rappelle aussi que des tribunes ont plusieurs fois été fermées cette saison, pour mesures disciplinaires, et que "ce n'est pas évident de jouer sans nos supporteurs".
Un syndrome qui, en tous cas, fera peut être les affaires des Montpelliértains, dimanche après-midi.