Une rétrospective de l'oeuvre méconnue de l'Américaine Louise Dahl-Wolfe, vient d'ouvrir au Pavillon populaire de Montpellier. Cette pionnière de la photographie de mode a accompagné l'émancipation de la femme des années 1930 à la fin des années 1950. Une exposition à voir jusqu'au 8 janvier 2017.
Née à San Francisco en 1895 dans une famille de migrants norvégiens, Louise-Dahl Wolfe est "une des grandes pionnières méconnues de la photographie de mode", souligne Gilles Mora, directeur artistique du Pavillon populaire, dont l'accès est gratuit.
"Elle n'a pas eu la reconnaissance qu'elle mérite dans l'histoire de la photographie", renchérit Oliva Maria Rubio, commissaire de l'exposition intitulée "Louise Dahl-Wolfe, l'élégance en continu". Une centaine de photographies en noir et blanc ou en couleur sont présentées : mode, natures mortes, portraits de célébrités ou nus.
Un reportage d'Aurélie Darblade et Sylvie Bonnet
Une rétrospective de l'oeuvre méconnue de l'Américaine Louise Dahl-Wolfe, vient d'ouvrir au Pavillon populaire de Montpellier. Cette pionnière de la photographie de mode a accompagné l'émancipation de la femme des années 1930 à la fin des années 1950. Une exposition à voir jusqu'au 8 janvier 2017.
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"Louise Dahl-Wolfe a un style très particulier fait d'élégance simple, profondément moderne, qui transmet l'image d'une femme libre", analyse la commissaire.
Après des études à l'école des Beaux-Arts de Californie, la jeune femme se lance dans la photographie au début des années 1930, avec notamment des portraits d'Américains frappés par la Grande dépression dans le Tennessee.
En 1936, elle est engagée par le magazine de mode américain Harper's Bazaar, qui publiera plus de 3.000 de ses photographies en noir et blanc, 600 en couleur et 86 couvertures.
Novatrice, la photographe sort les mannequins des studios, travaille avec la lumière naturelle et les fait poser devant des monuments historiques ou des sites emblématiques à travers le monde.
En 1943, sa photographie d'une jeune mannequin de 17 ans, qui fait la une de Harper's Bazaar, lancera la carrière de Lauren Bacall à Hollywood, où la photographe est souvent envoyée pour faire des portraits de célébrités.
Marlene Dietrich, Humphrey Bogart, Orson Welles, Jean Cocteau, Colette ou Yves Montand figureront ainsi parmi ses nombreux modèles.
Mais en 1958, elle démissionne du magazine car le nouveau directeur artistique a eu "l'audace" de remettre en cause sa liberté.
Louise Dahl-Wolfe abandonne alors rapidement la photographie et ne "cherche pas à exister dans le monde de l'Art", si bien que son travail sera très largement oublié à son décès en 1989, souligne Oliva Maria Rubio.
Pourtant, dit-elle, son oeuvre, que l'on peut découvrir jusqu'au 8 janvier 2017 à Montpellier, "eut un retentissement capital" sur de grands photographes tels qu'Irving Penn ou Richard Avedon.