Une trentaine de chômeurs et précaires, dont certains partis le 10 juin de la Réunion, se sont réunis samedi à Montpellier pour préparer la première étape en métropole de leur marche nationale, qui doit rallier Paris le 6 juillet.
Lundi, ils prendront la direction de Sète. Une quinzaine de marcheurs effectueront l'intégralité de la marche, d'autres venant se greffer au fil des étapes. Un point d'orgue est prévu le samedi 22 juin à Toulouse (place du Capitole), où aura lieu un débat avec des associations.
"Nous voulons être consultés, et que de véritables réponses aux problèmes des chômeurs et précaires soient apportées", a expliqué Nicolas Rousseau, l'un des marcheurs rassemblés place de la Comédie, où flottait une banderole "En marche pour leurs droits!".
A 39 ans, il vient d'être recruté comme animateur à l'association Créer (comité pour une répartition équitable de l'emploi et des revenus), après six ans de chômage.
Basée à Montpellier, cette structure dédiée à la défense des droits des chômeurs traite 7.000 dossiers par an.
"A ce jour, nous sommes ignorés, a-t-il poursuivi. Le gouvernement nous parle des chiffres du chômage, mais jamais des gens qui sont en souffrance. Nous voyons une explosion du chômage des seniors que les entreprises n'embauchent plus, et des 18-25 ans, ballottés entre le soutien familial et la rue".
Les organisateurs ont par ailleurs regretté d'être exclu de la conférence sociale, les 20 et 21 juin à Paris. "C'est un peu fort de café dans la mesure où c'est une conférence pour l'emploi", a estimé Robert Crémieux, membre du MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires). Concernant l'inflexion de la courbe du chômage, promise par François Hollande pour fin 2013, il a lancé: "Personne n'y croit. On nous demande d'attendre, mais on ne peut plus attendre!"
Parmi les principales mesures prônées par le plan d'urgence des chômeurs et précaires, figurent la mise en place d'un fonds social d'urgence pour faire face aux dépenses vitales, l'arrêt des radiations et un moratoire sur les indus, le déclenchement automatique d'une allocation de solidarité pour tous les fins de droits, un revenu pour les jeunes sans emploi, la réduction du temps de travail à 32 h, ou encore l'accès à des formations choisies qualifiantes et rémunérées.
La marche est initiée par un tissu associatif et syndical composé de MNCP, AC, APEIS, le DAL et les syndicats FSU/SNU et Solidaires/Sud Emploi.