Fait encore assez rare, des laboratoires publics français vont recevoir des financements privés. Parmi les bénéficiaires de cette manne, l'Institut de Génétique Humaine de Montpellier qui travaille sur le sida et le cancer. Le mécène est le géant pharmaceutique américain Merck.
Merck a compris qu'il ne pouvait pas rivaliser avec les laboratoires de recherche fondamentale et préfère désormais confier aux meilleurs laboratoires français le soin de réaliser ces recherches.
Le laboratoire pharmaceutique américain lance un programme très amibiteux en Europe et c'est la France qui a été choisie comme pays pilote.
L'institut de Génétique Humaine sera financé à hauteur de 4,8 millions d'euros, l'une des plus importantes dotations. En tout 75 milllions d'euros sur 3 ans seront ainsi alloués à des grands laboratoires français dont l'Institut Pasteur et Marie Curie.
Dans la recherche les financements institutionnels sont de plus en plus limités et la recherche coûte de plus en plus cher, donc on a besoin de crédits et ça c'est un nouveau modèle quelque part de la recherche fondamentale" explique Philippe Pasero coordinateur du programme cancer Institut de Génétique Humaine.
Une manne qui pourrait permettre à ces labos d' effectuer des avancées majeures au niveau mondial.
Grâce à cette aide financière, les laboratoires vont bénéficier d'un gros coup d accélérateur, acheter du matériel, recruter des chercheurs et surtout financer de nouvelles hypothèses de recherche fondamentale.
Exemple dans le domaine du VIH, le sida, où il existe actuellement des traitements antirétroviraux pour bloquer le développement de cette maladie, mais rien pour la guérir totalement. Pour y parvenir, des chercheurs ont une hypothèse forte.
On cherche un réservoir de cellules dans lequel le virus se cache et échappe à tous traitements" Benjamin Descours chercheur programme VIH-Sida
Définir la localisation de ce réservoir c'est un enjeu majeur, parceque ça nous permettra d'éliminer ces cellules" Monsef Benkirane Directeur de l'IGH
Reportage Christophe Monteil et Stéphane Taponier
Dans ce cas de figure, le CNRS dont dépend l'IGH serait alors propriétaire des brevets concernant ses découvertes, le groupe pharmaceutique américain qui a financé le programme serait alors prioritaire pour acheter ces brevets et développer la commercialisation d'un éventuel nouveau médicament.