Le tribunal correctionnel de Montpellier pourrait entendre le sénateur Robert Navarro pour "abus de confiance". Les faits remontent à l'époque où le sénateur dirigeait la fédération socialiste de l'Hérault. A l'origine, des irrégularités comptables concernant, notamment, des billets d'avion.
L'affaire est plutôt délicate pour le parti socialiste à quelques semaines des municipales. D'autant plus que Robert Navarro reste un personnage public : sénateur, vice président du conseil régional du Languedoc Roussillon , il a apporté son soutien à Jean-Pierre Moure par sa présence, le week end dernier au meeting de Montpellier.
Les faits reprochés remontent à 2011. C'est le P.S qui dépose une plainte. Robert Navarro occupe alors la fonction de premier secrétaire fédéral du parti socialiste. La plainte porte sur des soupçons d'irrégularités comptables. En particulier les paiements de billets d'avions pour un montant de plus de 80.000 euros. Mais aussi des frais de bouche d'un montant impressionnant en faveur d'une pizzéria. Fin 2011, Robert Navarro est mis en examen, après la levée de son immunité parlementaire.
Aujourd'hui, après examen du parquet, les billets d'avion seraient les seuls éléments retenus contre le sénateur. Un non-lieu a été demandé pour les autres aspects du dossier
Dix proches de M. Navarro ont été entendus dans ce dossier, dont son épouse Dominique Navarro, contre laquelle le parquet a également requis le renvoi devant le tribunal,
Interrogé par l'AFP, le défenseur de Robert Navarro, Maître Patrick Maisonneuve, a précisé que son client contestait toujours la réalité des infractions et qu'il allait répondre "point par point" aux réquisitions du parquet dans un délai d'un mois.
Entendu en décembre dernier par le juge, le sénateur Navarro avait affirmé qu'il n'était "pas question d'enrichissement personnel ou de voyage personnel". Quoi qu'il en soit, cette affaire avait conduit le parti socialiste à placer la fédération héraultaise sous tutelle pendant deux ans.
Selon le code de procédure, le juge d'instruction dispose, sauf nouvelle demande d'acte, d'un délai de trois mois pour prendre sa décision de renvoi ou non devant le tribunal.