Le plan de reprise d'Arcole pour l'entreprise Mory Ducros vient d'être dévoilé. Il mettrait sur le carreau les 70 salariés des agences de Narbonne et de Nîmes. Et 20 emplois sur 44 seraient menacés à Montpellier. Le tribunal de commerce de Pontoise pourrait valider la reprise le 31 janvier prochain.
Les salariés le redoutaient depuis plusieurs mois. Le CE qui se tenait, ce jeudi, à Pontoise le confirme. Nîmes et Narbonne font partie des 37 agences de Mory Ducros qui disparaîtraient selon le plan de reprise d'Arcole.
Une perte lourde pour la région
30 emplois supprimés à Narbonne et 40 dans l'agence historique de Nîmes. Ajoutez à cela une vingtaine de suppressions d'emplois sur les 44 à Montpellier. Selon Eric Martin, secrétaire adjoint du CE et basé à Montpellier, le bilan humain s'annonce lourd pour la région Languedoc-Roussillon.
L'entreprise Mory Ducros, née à Nîmes après la guerre est pourtant restée longtemps numéro 2 de la messagerie en France. Mais depuis sa mise en redressement judiciaire, le 26 novembre dernier, on s'attendait au pire.
Parmi les repreneurs potentiels, l'entreprise Arcole industries, déjà actionnaire principal de Mory Ducros, serait la mieux placée mais a déjà annoncé qu'elle baisserait les effectifs de 60% au niveau national.
L'administrateur judiciaire de Mory Ducros plutôt satisfait de l'offre d'Arcole Industrie
"La reprise de 48 agences de Mory Ducros et de plus de 2.000 salariés est prévue dans l'offre améliorée d'Arcole Industries." C'est ce que vient de déclarer, ce jeudi, l'administrateur judiciaire, Philippe Blériot, à l'issue du comité d'entreprise du transporteur en difficulté.
Annoncée après une négociation marathon à Bercy, l'offre améliorée d'Arcole Industries serait "la seule importante qui prévoit la sauvegarde de plus de 2.000 emplois" a précisé l'administrateur judiciaire.
Dans le détail, l'actionnaire propose de garder 2.150 emplois, sur les plus de 5.000 salariés actuels du groupe Mory Ducros et ses filiales, au lieu de 1.900 initialement prévus. Chaque salarié licencié obtiendrait également une indemnité supra légale de 7.000 euros, Indemnité "très insuffisante" selon les syndicats présents lors du CE.
Les syndicats dénoncent la suppression annoncée d'une quarantaine de sites
Ils sont restés silencieux jusqu'à la fin des négociations. Parce que c'était une condition, selon la direction, pour que la reprise s'effectue dans de bonnes conditions. Mais ils déplorent aujourd'hui que le chantage au silence exercé sur les salariés pendant les négociations n'ait pas permis de sauver d'avantage d'emplois.
Rudy Parent, représentant national de l'intersyndicale met en garde la direction : "la réaction des salariés de Mory Ducros sera violente".
Réaction de Rudy Parent délégué syndical
L'offre de reprise sera donc examinée dans 10 jours, le 31 janvier prochain, par le tribunal de commerce de Pontoise.