Manifestation à Montpellier vers la CPAM de l'Hérault. Plus d'un millier d'internes des hôpitaux ont défilé mardi à Paris contre la politique de santé de Marisol Touraine qui met en danger, selon eux, l'exercice libéral.
Ils sont en grève depuis 8 jours. Les internes en médecine sont très remontés contre le pouvoir qui risque d'être accordé aux mutuelles.
Une nouvelle journée de mobilisation avait lieu à Paris et à Montpellier devant la CPAM de l'Hérault. Ils étaient une cinquantaine.
Un millier de manifestants à Paris
"Pour une santé juste et égale pour tous, indépendance des médecins face aux mutuelles", proclamait la banderole de tête de ce cortège, parti du boulevard Pasteur près de la gare Montparnasse pour rejoindre le ministère de la Santé, avenue Duquesne et qui a réuni 3.000 manifestants, selon les organisateurs.
Comme lors des précédentes manifestations, Mme Touraine a été la cible de nombreux slogans. "MST, mieux sans toi", "Marisol tu me désoles", "MST danger".
Les internes ont invectivé également les mutuelles. "MST mutuelles sans tact", "mutuelles = privatisation de la santé", "mutuelles, 100 euros de cotisation, 20 euros de pub" ou encore "avec les maladies, les mutuelles se refont une santé".
Selon Emanuel Loeb, président du syndicat d'internes l'Isnih, les internes "ont toujours la même ligne de conduite et nous demandons le retrait de la propositions de loi 296" sur les réseaux de mutuelles.
Ce texte, déposé par les députés socialistes, vise à à autoriser les mutuelles à mettre en place des réseaux de soins, ce qui leur permettrait de mieux rembourser leurs adhérents s'ils choisissent de "recourir à un professionnel de santé, un établissement de santé ou un service de santé membre d'un réseau de soins", avec lequel les mutuelles auront passé des contrats de qualité et de modération tarifaire.
"L'ensemble des internes est mobilisée sur cette problématique contre la privatisation de la santé. Cela ne concerne pas seulement les médecins mais aussi les paramédicaux comme les infirmiers, les podologues ..", a ajouté Emanuel Loeb auprès de l'AFP.
Le Bloc, syndicat de médecins libéraux des blocs opératoires, a apporté son soutien à la manifestation. L'un de ses dirigeants, Didier Legeais, a expliqué que "les libéraux viennent soutenir le mouvement des plus jeunes légitimement inquiets pour leur avenir".
Dans le cortège, une jeune interne de Toulouse, Anastasia Bonnet, 21 ans, a expliqué que la proposition de loi allait conduire les mutuelles "à créer un catalogue de médecins affiliés pour mieux rembourser certains patients".
"Nous redoutons surtout que ces médecins voient leurs prescriptions de fait dictées par les mutuelles".
Un autre interne, futur ophtalmologiste de 28 ans venu de Dijon, Jean-Christophe Ramel, a défendu le principe "des compléments d'honoraires qui nous permettent d'innover et d'acheter du matériel".
Les internes sont en grève depuis le 12 novembre, nombre d'entre eux étant réquistionnés pour assurer la continuité des soins.