Le nouveau plan stratégique du groupe Sanofi prévoit 1,5 milliard d'économies d'ici 2018. L'annonce faite aujourd'hui à Paris inquiète les salariés de Montpellier. Quels investissements seront réservés au centre de recherche local, devenu centre de développement ?
"Enorme" pour la CFDT, "dramatique" pour la CGT : les deux premiers syndicats du géant pharmaceutique Sanofi ont manifesté leur vive inquiétude vendredi, après l'annonce de nouvelles centaines de suppressions de postes en France pendant trois ans.
Le groupe a présenté aux investisseurs ses nouvelles priorités pour 2015-2020 avec l'objectif d'1,5 milliard d'économies d'ici à 2018 grâce à un recentrage de son portefeuille d'activités et une réorganisation de l'entreprise.
Sanofi envisage notamment une sortie du groupe des activités médicaments génériques et santé animale (Merial).
Ce plan devrait se traduire en France "par la suppression de quelques centaines de postes par an sur une période de trois ans", a reconnu le groupe.
"C'est plus dramatique que ce que l'on pensait, a réagi Thierry Bodin, coordinateur CGT, pour une entreprise qui est la deuxième ou troisième la plus bénéficiaire de France, il est inacceptable qu'il y ait de nouvelles suppressions d'emplois après déjà plus de 5.000 suppressions de postes en six ans".
Interrogations à Montpellier
Le site de Montpellier, qui a déjà perdu la moitié de son effectif n'est pas directement cité dans ce nouveau plan. Mais c'est le chapitre recherche et développement qui interpelle les représentants syndicaux du site, que nous avons joints cet après-midi."6 milliards d'euros investis pour la recherche et le développement mais pas un mot sur la destination de cet investissement, ni sur le devenir des emplois" s'inquiète Christophe Roques de la CFE-CGC.
Le délégué syndical de Sanofi à Montpellier rappelle que le centre a perdu la recherche, reste le développement. Il ajoute qu'il subsiste 896 salariés sur un site conçu pour 1800.
"Que restera-t-il dans 3 ans ?K Nul ne le sait . Sanofi va chercher dans le public et à l'étranger ses innovations. On n'embauche plus aucun jeunes à Montpellier." explique Christophe Roques.
Le représentant sud chimie Christian Allègre joint par téléphone s'étonne que " l'on parle restructuration, suppression de postes alors que les résultats du groupe au 3ème trimestre sont excellents".
Pas de suppression de sites
Si la direction promet de ne pas fermer de sites, "comment vont-ils rester compétitifs s'ils perdent les produits génériques Zentiva?", se demande à Paris Emmanuel Maingard Cfdt."La direction s'assoie complétement sur les instances sociales pour faire ses annonces", a fustigé pour sa part Stéphane Galiné, secrétaire CFDT du Comité européen. L'instance sera réunie le 10 novembre, "on en saura plus sur les conséquences" du plan annoncé à cette occasion, selon Emmanuel Maingard.
Selon la CFDT, Sanofi emploie 27.000 salariés en France, sur environ 110.000 dans le monde.