Le tribunal correctionnel de Montpellier a rejeté, à nouveau, mardi, la demande des avocats de la défense d'un renvoi du procès des paris suspects relatifs au match de handball Cesson-Montpellier. La bataille de procédure entre les avocats et les magistrats du tribunal se poursuit.
Revenant sur les incidents de lundi, les avocats ont répété que le président avait rendu un "jugement", donc susceptible d'appel selon "l'article 507 du code de procédure pénal", et que le procès devait donc être renvoyé.
Nous ne sommes pas des terroristes, nous ne sommes pas des ayatollah de la procédure", a plaidé Me Luc Abratkiewicz, avocat du joueur Mladen Bojinovic, soulignant que "le rejet" des demandes avait "scellé dans le marbre" la position du tribunal.
Les avocats se sont succédés pour défendre cette position. Tous unanimes.
Pour eux, il y a un procès pour obtenir des condamnations mais sans aucune preuve de culpabilité.
Le procureur a, lui, contesté cette lecture du code de procédure pénale, admettant que le tribunal avait "peut-être" rendu un jugement, mais qu'il n'empêchait pas le procès de continuer, sauf si une partie faisait immédiatement appel de ce jugement.
Ca se confirme, personne n'a envie d'être jugé cette semaine", a-t-il lancé.
Le tribunal a suivi le procureur, estimant que l'article 507 "permet en tout état de cause de poursuivre les débats", sauf si une des parties faisait appel, ce qu'aucune n'a encore fait.
L'audience s'est poursuivi par le rapport du président du tribunal, qui résume les faits et l'audition du représentant de la FDJ.
Le tribunal doit entendre dans la journée les compagnes de Luka et Nikola Karabatic, Jennifer Priez et Géraldine Pillet, cette dernière apparaissant au centre des communications téléphoniques autour des paris.
Au premier jour d'un procès très médiatique, les avocats de la défense, ils sont 19, se sont livrés à une véritable bataille de procédure pour tenter d'obtenir le renvoi de l'affaire. Et il était bien difficile de suivre pour le commun des mortels toutes les subtilités des demandes de nullités déposées tout au long de cette première bataille.
"Je ne sais pas si le match était truqué mais l'information judiciaire, elle,est truquée", a lancé à la barre Jean-Robert Phung, l'un des avocats des frères Karabatic, demandant l'audition du magistrat instructeur, Thomas Meindl, actuellement en poste à Bastia, et de deux policiers ayant travaillé avec lui.
Les avocats de la défense se sont relayés pour dénoncer une procédure entachée selon eux de nombreuses nullités. Ils ont reproché notamment au juge d'instruction des "réunions hors procédure" et dénoncé des "tentatives de déstabilisation" du ministère public.