Regardez bien, ce devrait être notre nouveau cauchemar. Le radar "invisible", embarqué à bord de véhicules banalisés. Un radar mobile nouvelle génération qui flashe en roulant. Il sera mis en service sur les routes de l'Hérault entre mai et juin. Avis aux chauffards !
Les premiers radars “mobiles de nouvelle génération” entreront en service le 15 mars prochain dans 18 départements. Le premier à parcourir les axes accidentogènes de la région sera mis en service dans les Pyrénées-Orientales.
Puis un autre arrivera dans l'Hérault entre mai et juin 2013. Il fonctionnera en zone gendarmerie et police.
L'Hérault est depuis 10 ans dans le top 3 des départements les plus meurtriers de France avec les Bouches-du-Rhône.
Au total, 300 véhicules devraient être déployés d’ici à trois ans.
Embarqué à bord d'une voiture de police banalisée, le dernier-né des radars mobiles, qui se fond dans la circulation et flashe les automobilistes en roulant, est présenté comme la nouvelle arme pour lutter contre les grands excès de vitesse.
Sur une route limitée à 130 km/h, une voiture de type Mégane s'efforce de respecter la vitesse autorisée. Au volant, deux officiers en uniforme se font dépasser par la gauche.
Une antenne radar, cachée dans la plaque d'immatriculation, relève l'excès de vitesse, un flash invisible se déclenche et la vitesse apparaît sur l'écran des policiers: 152 km/h, c'est-à-dire au minimum 136 km/h avec la marge d'erreur. L'automobiliste n'a rien remarqué, pourtant il vient de se faire verbaliser.
Ces premiers radars "mobiles-mobiles" ou "mobiles de nouvelle génération" entreront en vigueur le 15 mars prochain dans dix-huit départements. Au total, 300 véhicules devraient être déployés d'ici à trois ans.
"L'objectif est de se fondre parmi les automobilistes", explique Aurélien Wattez, chef du département du contrôle automatisé à la Sécurité routière.
La vitesse excessive est une cause majeure de la mortalité routière, responsable de 26% des accidents mortels en 2012, soit près de 1.000 décès et depuis 2003, les radars automatiques ont contribué à une baisse des vitesses moyennes de plus de 10 km/h. "Cela représente 45 à 50% de morts en moins à cause de la vitesse.
Mais certaines personnes n'ont pas évolué autant que la plupart des usagers, donc on est là pour cibler cette population", affirme M. Wattez.
La marge technique de ce nouveau dispositif étant plus importante que sur les anciens radars, seuls les grands excès de vitesse seront détectés.
Ainsi sur autoroute, une voie limitée à 130 km/h, un automobiliste qui roule à 138 km/h ne sera pas verbalisé, car la vitesse retenue (138 moins 10%) est égale à 124 km/h, en dessous de la vitesse autorisée. En revanche, le même automobiliste photographié à 146 km/h sera verbalisé avec une vitesse retenue de 131 km/h (146 moins 10%).
Présomption de contrôle permanent pour diminuer la vitesse moyenne
En agglomération, les usagers seront donc flashés à partir de 61 km/h, sur une route nationale ou départementale à partir de 102 km/h.
Mais dans un premier temps, seuls les véhicules qui doublent la voiture banalisée seront contrôlés. D'où le scepticisme de Pierre Chasseray, directeur général de l'association 40 millions d'automobilistes. "Cela ouvre la voie à des contestations.
Au final, si le conducteur n'est pas formellement identifié, le propriétaire paiera l'amende, mais il n'aura pas de retrait de points."
"Si l'objectif est de traquer les chauffards, les vrais délinquants de la route qui peuvent se transformer en criminels, c'est évidemment une bonne chose. Si le but est de piéger monsieur et madame Toutlemonde, alors il y aura un sentiment de piège qui est contre-productif", ajoute-t-il.
Du côté des associations de victimes de la route, on salue en revanche ce nouveau dispositif.
"Nous les attendions depuis des années", déclare Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. Il fallait une nouvelle technologie pour que, partout et à tout moment, les automobilistes respectent les limitations de vitesse. Nous saluons toute technologie permettant de sauver des vies et épargner des handicaps."
"Ils ne sont certes pas aussi précis que les radars fixes, mais l'avantage c'est qu'un automobiliste qui vient de passer un radar fixe pourra à nouveau être contrôlé un kilomètre plus loin", se félicite-t-elle.
Pour l'association "Victimes et citoyens", ce nouvel outil est "la meilleure parade possible contre les systèmes d'avertisseurs de radars car il y aura une présomption de contrôle permanent."
"Il reste une minorité de gens qui ne respectent les limitations que là où il y a un radar fixe", rappelle Aurélien Wattez. "Ce système est là pour leur rappeler qu'il faut respecter les vitesses partout et pas uniquement là où c'est signalé."