Plus de 70 manifestations sont prévues, ce samedi, en France, dont 4 à Montpellier, Perpignan et Nîmes, pour dénoncer le projet de déchéance de nationalité et l'état d'urgence, alors qu'un projet de loi le prolongeant sera examiné dans les jours qui viennent au Parlement.
En Languedoc-Roussillon, 4 rassemblements contre la déchéance de nationalité et l'état d'urgence sont prévus ce samedi.
- À 13h30 au Petit Bard et à 14h30 à la maison des syndicats à Montpellier
- À 14h30 à l'esplanade du palais de justice de Nîmes
- À 10h30 à la place de la Victoire à Perpignan
Manifestations dans plus de 70 villes de France
Outre le défilé parisien, de la place de la République au Palais-Royal, des manifestations doivent avoir lieu dans plus de 70 villes de France comme Montpellier, Perpignan ou encore Nîmes, à l'appel des collectifs "Nous ne céderons pas" et "Stop état d'urgence", qui regroupent notamment des syndicats (CGT, FSU, Syndicat de la magistrature), des associations (Attac, Droit au logement, Droits devant, MRAP) et des organisations de défense des droits de l'homme (FIDH).
A. Sabatier et J.-F. Puakavase
Levée immédiate de l'état d'urgence
Ces organisations demandent la levée immédiate de l'état d'urgence, instauré après les attentats de novembre 2015, et l'abandon du projet de déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour des activités terroristes, "des mesures qui heurtent et mettent à mal nos libertés au nom d'une hypothétique sécurité", selon un communiqué des collectifs.
Prolongation de 3 mois
Les manifestations sont organisées alors que le gouvernement veut prolonger de trois mois supplémentaires l'état d'urgence, qui devait prendre fin le 26 février. Le projet est présenté mercredi en conseil des ministres.
J.-F. Puakavase
Pérennisation d'un régime d'exception ?
Le 26 novembre dernier, l'état d'urgence avait été prolongé à une écrasante majorité pour trois mois par le Parlement.
Sa nouvelle prolongation, jusqu'à fin mai, qui sera débattue et votée le 9 février au Sénat, puis le 16 février à l'Assemblée nationale, est plus controversée, des partis de gauche et des associations de défense des droits de l'homme et des libertés publiques s'inquiétant d'un risque de pérennisation de ce régime d'exception.
Extension de la déchéance de nationalité
Par ailleurs, le gouvernement prépare un projet de révision constitutionnelle, examiné en séance à partir du 5 février au Palais Bourbon. Il prévoit d'inscrire dans la Constitution l'état d'urgence, pour le sécuriser sur le plan juridique et l'encadrer selon l'exécutif, ainsi que l'extension de la déchéance de nationalité pour les personnes "condamnées" pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation", autre mesure vivement contestée.
"Aucune référence" aux binationaux
L'extension de la déchéance de nationalité ne comprendra finalement "aucune référence" aux binationaux pour ne pas les "stigmatiser", a annoncé mercredi Manuel Valls, même si, en pratique, ils pourraient rester seuls exposés à cette mesure fracturant la gauche.
La révision de la Constitution exigera, pour être adoptée définitivement, un vote sur la même version dans les deux chambres et une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés au Congrès.