Les salariés de Mory Ducros à Montpellier, Nîmes et Narbonne dans la tourmente

Quel avenir pour les salariés du groupe Mory Ducros ? L'entreprise de transport est placée en redressement judiciaire. En Languedoc-Roussillon, elle possède des agences à Montpellier, Narbonne et Nîmes.

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4 offres de reprises ont été présentées. La "mieux disante" ne reprendrait que 1900 salariés des 5000 salariés travaillant actuellement en France.
Il est trop tôt pour savoir quels sites seront touchés.

4 offres de reprises

Les représentants du personnel du transporteur de colis Mory Ducros ont été informés jeudi, à l'occasion d'un comité d'entreprise (CE), du détail des offres de reprise du groupe en redressement judiciaire, l'actionnaire principal proposant de sauvegarder 1.900 emplois sur 5.000.

Arcole Industries, principal actionnaire du groupe, offre de reprendre 1.900 des salariés, "dont 1.754 pour l'entreprise et le reste pour ses filiales", a indiqué un porte-parole du groupe.
A l'issue du CE, les syndicats ont détaillé les trois autres offres.

L'une émane d'un groupe d'avocats voulant reprendre des agences dans le nord de la France.
Une deuxième a été formulée par les transports Malherbe, un groupe normand intéressé par une trentaine d'agences. Elles concernent au total 400 à 500 salariés.
La troisième offre porte uniquement sur la reprise de matériel. Aucune n'évoque les 2.000 emplois de sous-traitance dépendant de Mory Ducros.

"1.754 (emplois sauvés), on se moque de nous, c'est une quantité ridicule", a réagi Jean-Claude Hacquard (CGT). "Ca ne fait vraiment pas beaucoup", a renchéri Patrice Clos, secrétaire général de la Fédération FO/UNCP Transports.


Selon lui, avec les salariés des sous-traitants, "ça fait plus de 5.000 salariés à la lourde". Il estime que l'offre des deux repreneurs partiels revient à "un découpage de Mory Ducros" et que celle d'Arcole, "qui a conduit à la situation actuelle" est "encore moins acceptable" puisqu'il "ne reprendrait même pas un tiers des salariés".
Depuis le dépôt de bilan "les salariés ont fait le travail la boule au ventre... mais ce qu'ils ont fait n'aura pas été suffisant", a commenté pour sa part Fabian Tosolini, secrétaire national CFDT transports, premier syndicat dans l'entreprise.
"Il faut qu'Arcole améliore son offre, qu'on sauve plus d'emplois", demande-t-il.

Des clauses suspensives "abusives"

D'autre part, les syndicats ont jugé "abusives" et "inacceptables" les trois clauses suspensives qui rendraient l'offre d'Arcole caduque si elles n'étaient pas tenues.

Arcole demande que les salariés s'abstiennent de toute mobilisation sociale d'ici au 31 janvier, date à laquelle le tribunal de commerce doit se prononcer sur les offres de reprise. Il met, en outre, comme condition que l'entreprise conserve au moins 80% de son chiffre d'affaires actuel d'ici à cette date, c'est-à-dire qu'elle n'ait pas perdu ce pourcentage de clients.
"On a déjà largement atteint les 15% de pertes" depuis novembre, selon M. Tosolini. Pour lui, la clause concernant l'absence de mobilisation sociale équivaut à "une prise en otages des salariés". Elle "porte atteinte au droit de grève", selon la CGT.

La troisième clause porte sur le périmètre des critères de licenciements qu'Arcole veut voir fixé au niveau de chaque agence et non de l'entreprise.
Le nom des sites qui seront fermés sera connu le 15 janvier, a précisé FO. Selon le syndicat, le financement du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) par Arcole s'élève à 7,2 millions tandis que l'organisme de formation de la branche fournirait une aide exceptionnelle de 270.000 euros. "C'est très peu", a commenté Patrice Clos.
Selon la CFDT, l'Etat pourrait mettre 25 millions dans le reclassement des salariés licenciés.

Les syndicats ont indiqué qu'ils n'appelleraient pas les salariés à la mobilisation.
"Mais nous les accompagnerons s'ils décident de s'exprimer", a ajouté M. Hacquard (CGT).

Les offres de reprise font maintenant l'objet d'une période dite d'amélioration qui permet aux repreneurs de modifier au mieux leurs propositions. Puis, le 31 janvier, le tribunal de commerce rendra son verdict.

Numéro deux français du transport de colis, Mory Ducros a perdu 79,5 millions d'euros lors de son dernier exercice pour un chiffre d'affaires de 765,5 millions et sa dette d'exploitation s'élève à 202,7 millions d'euros.
Son dépôt de bilan, le 26 novembre, est l'un des plus importants enregistrés en France depuis la faillite du fabricant de petit électroménager Moulinex en 2001, qui avait laissé sur le carreau 3.300 salariés sur 5.500.
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