Le géant pharmaceutique vient d'annoncer la suppression de 600 emplois en France sur 3 ans. A Montpellier, ce sont 20 postes vacants qui seraient concernés. Notamment dans le secteur des études pharmacologiques de sécurité.
Parmi les quelques 600 nouvelles suppressions d'emplois annoncées mardi par Sanofi sur toute la France, une vingtaine concernerait Montpellier.
D'après Philippe Véquaud, représentant syndical CGT central à Sanofi et employé sur le site montpelliérain, ce sont vingt emplois vacants, dont le géant pharmaceutique avait annoncé le maintien lors des derniers plans sociaux, qui seront finalement supprimés. Parmi eux, le poste de directeur d'études pharmacologiques de sécurité. Autrement dit, le directeur du service qui teste les médicaments.
Plus généralement, Philippe Véquaud déplore une grosse modification de l'organisation de Sanofi qui ressemblerait de plus en plus à une "armée mexicaine avec surabondance de hauts dirigeants" et, parallèlement, une baisse des effectifs de recherche et de production.
A Montpellier, une première étape d'information/consultation sera organisée dès mardi prochain pour toute l'unité Recherche et Développement. Parallèlement la Direction nous affirme vouloir recruter prochainement sur le site montpelliérain pour soutenir ces activités Recherche et Développement. Sans préciser le nombre de recrutements prévus.
Un plan pour " préserver la compétitivité"
Pas de licenciements mais des départs volontaires, a annoncé la direction de Sanofi. Cette nouvelle restructuration est la conséquence directe du plan d'économies de 1,5 milliard d'euros d'ici à 2018 dévoilé en novembre 2015 par le groupe, avec deux leviers: un recentrage de son portefeuille d'activités et une réorganisation de l'entreprise en cinq grandes unités commerciales.
Sanofi avait alors prévenu que "quelques centaines de postes" seraient supprimées en France "par an" pendant trois ans. Les salariés sont désormais fixés: le plan présenté hier mardi aux instances du personnel "pourrait conduire à la suppression d'environ 600 postes sur les trois prochaines années", selon le communiqué de la direction.
Plus de 1.100 emplois impactés selon la CGT
Selon les informations recueillies par l'AFP auprès de la CGT, les différents projets actent en réalité la disparition de plus de près de 1.100 postes au total, dont 657 actuellement occupés. Les autres postes sont vacants, notamment dans la recherche et développement, comme à Montpellier. Au total 296 postes non pourvus vont être supprimés dans ce secteur.
Le groupe emploie actuellement 27.000 salariés en France sur environ 110.000 personnes dans le monde. Le projet, qui doit maintenant faire l'objet de négociations avec les syndicats sur les mesures d'accompagnement, ne "prévoit pas de fermeture d'usine et n'aura pas d'impact sur les effectifs de la R&D", insiste le groupe.
Selon la CGT et la CFDT, la filiale la plus touchée est la production pharmaceutique (-400 postes occupés), devant celle des métiers commerciaux et de la visite médicale (-155) et les services centraux siège (-102). La réorganisation doit se faire "d'ici à fin 2017", ont compris les syndicats.
L'avenir du groupe en France est incertain selon les syndicats
Au fil des cessions et plans de réorganisation (visite médicale, recherche et développement...), Sanofi a supprimé ces dernières années à périmètre équivalent plusieurs milliers d'emplois en France, 5.000 CDI depuis 2008 selon la CGT.
Si l'on tient compte des recrutements et acquisitions opérés par le groupe, 1.300 emplois ont été perdus dans l'hexagone entre fin 2008 et fin 2014.
"On perd encore des centaines d'emplois alors qu'on a déjà 20 à 30% de précaires, CDD ou intérimaires", a souligné pour sa part Emmanuel Maingard (CFDT) en s'interrogeant: "quel est l'avenir du groupe en France si on se sépare des plus expérimentés et qu'on n'embauche plus"?