Six mois avec sursis requis contre 2 fidèles pour des menaces de mort visant l'imam de Lunel

6 mois de prison avec sursis ont été requis, lundi, à Montpellier, contre 2 fidèles accusés d'avoir menacé de mort l'imam de la mosquée de Lunel, dans l'Hérault. Ils lui reprochent ses prêches en arabe ou son silence, selon eux, sur les crimes de Daesh. Jugement en délibéré au 21 septembre.


Le procureur de la République, Jacques-Philippe Redon, a également demandé contre les deux prévenus, âgés de 37 et 31 ans et qui ont comparu devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour "menaces de mort avec ordre de remplir une mission", une mise à l'épreuve de deux ans, une interdiction de fréquenter la mosquée et ses annexes et l'interdiction de rentrer en contact avec l'imam.

Le jugement a été mis en délibéré au 21 septembre.

Reportage F3 LR / S.Banus et B.Pansiot-Villon

Selon le procureur de la République de Montpellier, c'est le changement de l'heure nocturne de la prière, en plein ramadan, le 28 juillet, qui a mis le feu aux poudres.

Les deux prévenus ont dit à l'imam qu'il n'avait rien à faire dans cette mosquée, qu'il n'était pas un vrai imam, qu'il fallait qu'il dégage vite sinon qu'ils le massacreraient et ses enfants avec. De nombreux témoins ont assisté à la scène", a expliqué le magistrat.


L'imam de la mosquée El Baraka, salarié depuis 2010 par l'association Union des musulmans de Lunel, Elhaj Benasseur, né au Maroc, avait déposé une plainte à la gendarmerie de Lunel. L'enquête avait été confiée au SRPJ de Montpellier.

"On lui reproche d'être un peu trop occidentalisé, de prêcher en arabe, pas en français. Les deux prévenus sont dangereux", a affirmé l'avocat de l'imam Me David Mendel.

C'est une phrase de trop qui a mis le feu aux poudres le 28 juillet avant la prière : un pro-imam a dit à mon client: toi tu viens pour le groupe de Daesh, il n'a pas du tout apprécié, car il a toujours condamné les assassinats des terroristes syriens", a répondu Me Jean-Marc Darrigade pour l'un des prévenus qui accuse l'imam d'avoir "fait silence sur les crimes sanglants de Daesh" et "d'avoir été peut-être à l'origine du départ de jeunes Lunellois faire le djihad dont six qui ont été tués".


A Lunel, entre Nîmes et Montpellier, au moins une vingtaine de jeunes âgés de 18 ans et 30 ans sont partis depuis octobre combattre en Syrie, selon les élus de cette commune d'environ 26.000 habitants.
Au moins six d'entre eux y ont trouvé la mort, selon les autorités françaises.
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