Lycéenne de 17 ans, Léa avait été violée et tuée après une soirée la nuit du Nouvel An à Montpellier, en 2011. Gérald Seureau, condamné en 2014 à la réclusion criminelle à perpétuité avec 20 ans de période de sûreté, est jugé en appel à partir de lundi aux assises de Carcassonne.
Agé aujourd'hui de 30 ans, sans emploi à l'époque des faits, l'accusé a longtemps été dans la dénégation, parlant même "de coup monté par les témoins et la police". Il avait finalement reconnu du bout des lèvres les faits à la fin du procès en novembre 2014.
Ça fait quatre ans que je suis pétri de remords
avait-il déclaré alors que l'avocat général avait requis la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
Le verdict est attendu vendredi.
Retour sur les faits
Le 1er janvier 2011, vers 21H00, le père de Léa s'était présenté au commissariat de police de Montpellier pour signaler la disparition de sa fille. Il était accompagné d'un jeune homme qui affirmait avoir passé la soirée de la Saint-Sylvestre avec la lycéenne qu'il avait quittée vers 06h00. Au moment de signer le procès-verbal d'audition, un policier remarque sur l'une des mains du jeune homme un gonflement important. Il place en garde à vue Gérald Seureau, alors âgé de 24 ans qui avoue en pleurant avoir laissé Léa dans un parc proche du lieu de la soirée.
Lycéenne de 17 ans, Léa avait été violée et tuée après une soirée la nuit du Nouvel An. Gérald Seureau, condamné en 2014 à la réclusion criminelle à perpétuité avec 20 ans de période de sûreté, est jugé en appel à partir de lundi à Carcassonne devant les assises.
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©France 3 Languedoc Roussillon
Le corps de la jeune femme a effectivement été découvert dans ce parc avec, non loin, une gourmette du jeune homme. Selon l'autopsie, Léa est décédée par asphyxie et des suites d'un traumatisme crâno-cérébral, avec comme facteurs aggravants une hypothermie et une intoxication éthylique. Elle avait été violée et "massacrée", selon l'expression employée par la partie civile.
Aveux
Devant les enquêteurs, le jeune homme donne une première version de cette soirée entre jeunes avec grande consommation d'alcool, de cannabis et d'amphétamines. Mais devant le juge d'instruction, il revient sur ses déclarations, affirmant ne se souvenir de rien.
Cette affaire a donné lieu à une intense bataille juridique. Le premier avocat de Seureau, Me Laurent Epailly, a obtenu le 7 juin 2012 l'annulation des aveux
par la chambre de l'instruction de Toulouse. Les magistrats, suivant un arrêt de la Cour de Cassation, ont estimé que la présence d'un avocat était nécessaire, quand bien même la loi de la réforme de la garde à vue officialisant cette présence n'était pas entrée en vigueur.
D'autres pourvois en cassation ont été déposés pour éviter le procès. Au point que les parents de Léa ont craint que celui-ci ne se tienne jamais. Ou soit vidé de son sens.
Ils ont créé une association: "Léa: droit à un procès équitable". Mais finalement en décembre 2013, la plus haute instance judiciaire française a rejeté tous les arguments des défenseurs de l'accusé.
21 novembre 2014 : Revivez le premier procès de l'affaire Léa à Montpellier
Considérant que la peine infligée le 21 novembre 2014 était "le minimum", les parents ne comprennent pas aujourd'hui pourquoi "le meurtrier (présumé) de leur fille" leur inflige un autre supplice avec ce nouveau procès.
"Il y a de la colère", a souligné à l'AFP l'avocat de la mère, Me Marc Gallix qui veut croire que l'accusé va raconter vraiment ce qu'il s'est passé. S'il a évolué, "il doit se référer à ce qu'il a dit en garde à vue", a estimé Me Gallix.
a répondu le nouveau défenseur de l'accusé, Me Luc Abratkiewicz.Gérald Seureau dira qu'il est coupable de tout mais ne pourra pas dire ce dont il ne se souvient plus
"L'enjeu de ce procès, ce ne sont pas les aveux. On en n'a pas besoin pour savoir ce qui s'est passé. L'enjeu, c'est de juger un homme. Il veut être jugé comme un homme, non comme un monstre", a ajouté l'avocat.