La police a démantelé un trafic de faux documents officiels d'une ampleur sans précédent en France. Un homme et une femme ont été arrêtés à Montpellier. Ils auraient contribué à écouler 6.000 documents administratrifs contrefaits durant 7 ans.
Des bulletins de paie, des papiers d'identité, des arrêts de travail et même des attestations de réussites au Bac...
C'est une véritable usine de faux documents que la police a retrouvé dans les ordinateurs saisis. Le propriétaire des appareils âgé de 35 ans et ex-comptable et sa complice de 31 ans ont été arrêtés mardi à Montpellier.
Ils ont confirmé l'existence de ce trafic juteux depuis au moins 7 ans.
Une information judiciaire a été ouverte pour la fourniture de ces faux documents mais aussi "falsification de documents et association de malfaiteurs car certains documents proviennent de vols", a précisé Christophe Barret, le procureur de la République de Montpellier, lors d'une conférence de presse.
C'est une affaire hors norme découverte par la Police aux Frontières sur la base d'un simple témoignage, en août dernier, d'un loueur de Sète. L'homme s'est interrogé sur la véracité des feuilles de paie fournies par son locataire pour le bail de son appartement. Des documents qui se sont révélés être des faux.
L'ex-comptable, condamné à plusieurs reprises pour des affaires de délinquance routière, a été arrêté à Montpellier et placé en garde à vue, a indiqué le procureur, précisant que l'homme "a choisi de s'expliquer très largement".
Un trafic qui aurait rapporté au moins 5.000 euros par mois
Dans cette officine, située dans un appartment du quartier des facultés de Montpellier, ce sont plus de 6.000 documents qui ont été découverts sur les disques durs du faussaire.
Le contrefacteur et son apprentie ont été déférés ce jeudi matin au parquet de Montpellier. Ils risquent 7 ans de prison et 100.000 euros d'amende.
Leur maintien en détention provisoire a été requis par le procureur de la République.
Quant aux bénéficiaires des faux documents, recrutés "dans la France entière par le bouche-à-oreille", "on va s'attacher à tous les identifier afin qu'ils soient poursuivis par les parquets concernés", a ajouté le procureur de la République de Montpellier.