À Saint-Guilhem-le-Désert pendant une semaine, huit apprentis luthiers redonnent vie à des instruments d'antan

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Reconstituer des instruments médiévaux. Uniquement à partir de représentations. C’est le travail de ces archéos-luthiers. Les stagiaires fabriquent une vièle en huit. Le tout inspiré du portail de la cathédrale St Maurice d’Angers. ©Sixtine Boyer / Jeanne-Josette Sanna

Lors du festival, Les Marteaux de Gellone, un atelier de fabrique de musiques médiévales organisé par le centre international de musiques médiévales (CIMM) du 15 au 26 mai 2024. Une dizaine de personnes sont réunies avec leurs deux professeurs pour un stage d’archéo-lutherie. Ils ont appris à fabriquer une vièle en huit. La particularité, l'instrument est réalisé à partir d'une photo.

Découvrir le métier d’archéo-luthier et se prêter au jeu en apprenant à reconstituer des instruments médiévaux et cela seulement à partir de représentations. C’est le défi auquel participent huit stagiaires. Pendant une semaine, ils apprennent à fabriquer une vièle en huit, lors du festival Les marteaux de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert.

Leur modèle est inspiré du portail de la cathédrale Saint Maurice d’Angers. Sur sa façade, se trouvent 24 sculptures représentant les vieillards de l’apocalypse extraits de la Bible. Ils tiennent un instrument et un flacon de parfum. "Les vieles sont magnifiques et différentes et tous les détails de l’instrument permettent d’en réaliser un en vrai, explique Olivier Pont, Luthier et co-animateur du stage. J’ai donc proposé ce modèle aux élèves. Ils créent à partir d’une image." 

Sous l’œil de leurs deux professeurs, les élèves façonnent aussi des archets. Similaires à ceux du Moyen-Âge. "La difficulté est de donner la forme aux archets. Ce sont des formes travaillées à la chaleur. Le plus difficile est de mettre à plat le morceau de bois, puis réussir à lui donner des épaisseurs liées à la dynamique de l’archet", mime Nelly Poidevin, archetière.

Créer un instrument dont on ne connaît pas la sonorité

Certains participants sont déjà luthiers et d’autres se projettent. Pour tous, le stage offre une vision différente de la lutherie. Celle où l’artisan devient historien, chercheur et créateur.

Célian est étudiant en musicologie à l’université Paul Valéry, venir est "une bonne entrée en matière notamment d’un point de vue des sources que l’on a habituellement." Pour cet élève qui vise une école de lutherie, cette approche permet aussi "d’aller chercher une sonorité à partir d’un instrument dont on a aucune idée de comment il sonne vu que l’on a juste des iconographies. C’est intéressant de reconstituer un instrument à partir d’une image." 

Je trouve que l'archéo-lutherie est intéressante pour découvrir les musiques médiévales. Il n'existe pas de formation pour la lutherie médiévale donc c'est passionnant d’apprendre.

Clément

Luthier

Après cinq jours de travail collaboratif. La magie opère. La vièle en huit dévoile sa sonorité. Une vraie satisfaction "c’est la première fois que l’on reconstitue cette vièle, alors on ne savait pas comment elle allait sonner."

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