Alors que la grève était quasi-nulle ce lundi à l'Académie de Montpellier, près de 25 % des enseignants du primaire ont décidé de se mobiliser ce mardi 10 décembre contre la réforme des retraites.
Audrey Marc n'a pas fait grève ce lundi 9 décembre. Enseignante d'histoire-géographie depuis 22 ans au collège Croix-d'Argent à Montpellier, elle a craint, comme bon nombre de ses collègues, l'application de l'arrêt "Omont". Cette décision de justice indique que l'administration peut effectuer une retenue sur salaire chaque journée où un employé n'a pas de service à accomplir entre deux jours de grève.
Audrey, qui a fait grève vendredi et était en week-end samedi et dimanche, était dans ce cas de figure. Si, selon elle, cet arrêt "est très rarement appliqué", elle n'a pas voulu prendre de risques.
20 sur 23 à Croix d'Argent
Elle fera de nouveau grève mardi 10 décembre contre la réforme des retraites avec le soutien du SNES SNEP-FSU (Syndicat national de l'éducation physique et de la fédération syndicale unitaire), Sud (Union syndicale solidaires) et Force ouvrière (FO). Jeudi 5 décembre, 70 % du personnel enseignant et de la vie scolaire (surveillants) s'est mobilisé. Le lendemain, 40 % ont reconduit le mouvement. Ce mardi, impossible de savoir exactement combien seront en grève à Croix-d'Argent, mais la mobilisation devrait être importante : à l'assemblée générale de ce lundi, 20 des 23 personnes présentes ont décidé de faire grève.
Les chiffres dans le secondaire seront communiqués par l'Académie de Montpellier ce mardi dans la journée.
Presque 25 % de grévistes dans le primaire
Dans le primaire, les chiffres sont connus et indiquent une certaine tendance. 24,85 % du personnel ne travailleront pas ce mardi dans toute l'Académie. "C'est presque 2,5 fois moins que le 5 décembre", précise l'institution.
Le Gard est le département avec le plus de grévistes : 35 %, devant la Lozère (30,36 %). Suivent l'Aude (21,5 %), l'Hérault et les Pyrénées-Orientales (20,28 %).
Une perte de 900 euros par mois
La grève chez le personnel enseignant ne devrait pas s'arrêter de sitôt. "On n'a pas obtenu satisfaction", explique Audrey Marc qui a estimé sa perte à 900 euros brut par mois si le texte passait. "Aucune revalorisation ne pourrait compenser les pertes. On préfère perdre de l'argent tout de suite qu'être aussi gravement touchés."
Elle se mobilisera jusqu'au retrait de la réforme des retraites. "A condition que je ne sois pas seule à faire grève..."
Les étudiants de Montpellier se mobilisent aussi
Le comité d'action des étudiants de Montpellier a invité étudiantes et étudiants à se mobiliser dans les rues mardi 10 décembre. Le rendez-vous est d'abord donné à 8h30 à l'arrêt de tramway Louis-Blanc, pour un rassemblement devant le Rectorat, contre la sélection à l'université.Un autre point a été fixé à 11 heures place Zeus, à Antigone, où un cortège étudiant défilera derrière la banderole "Étudiants en colère", cette fois pour lutter "contre la précarité et la réforme des retraites", selon le communiqué.