Face à la multiplication des attaques de loups dans le nord de l'Hérault, où la présence de 4 d'entre eux est attestée, la préfecture vient d'autoriser des tirs de défense renforcée. Objectif : protéger les troupeaux en ce début de période d'estive.
Dans l'Hérault, une quinzaine d'élevages ont été victimes de la prédation du loup depuis début 2021. Pour protéger les troupeaux, la préfecture vient donc de signer une autorisation de tir de défense renforcée. Contrairement aux tirs de défense simples qui autorisent un éleveur à se défendre, les tirs de défense renforcée peuvent mobiliser jusqu'à 10 lieutenants de louveterie et tireurs habilités. Par le passé, 2 autorisations de ce type ont déjà été délivrées.
4 loups présents dans l'Hérault
Mais depuis le retour de l'espèce dans le département il y a 10 ans, aucun loup n'a été mortellement touché. La présence de 4 d'entre eux est actuellement attestée dans les secteurs du massif du Caroux, de la forêt du Somail et du causse du Larzac. L'objectif est donc de faire baisser la pression du prédateur, ce dont les exploitants se félicitent par la voix de Brigitte Singla, présidente du syndicat des éleveurs FDSEA de l'Hérault :
Ce phénomène devient récurrent et interfère largement avec notre activité. C'est de la maltraitance animale pour nos brebis et du stress permanent pour les éleveurs. Ils se sont équipés de systèmes de protection, mais ça n'a pas d'impact. Certains sont découragés, ce n'est pas soutenable. Or, si l'agropastoralisme s'arrêtait, cela compromettrait la biodiversité de nos territoires.
Brigitte Singla, présidente du syndicat des éleveurs FDSEA de l'Hérault
Détresse des éleveurs
Face à la détresse du milieu agricole, certaines associations de défense de l'environnement se montrent prudentes et préfèrent l'approche d'un dialogue apaisé, loin des médias. D'autres, comme l'association FERUS qui défend la présence du loup, s'élèvent par principe contre ces arrêtés de tirs de défense :
On trouve en général que ces tirs sont bien trop précipités, surtout dans les zones hors des Alpes où il n'y a pas de reproduction constatée. Il s'agit souvent d'individus isolés et les neutraliser rend toute conservation de l'espèce impossible. Nous prônons davantage de diagnostics pastoraux et de moyens de protection pour prévenir les attaques, notamment au travers de notre programme de bénévolat auprès des éleveurs pour renforcer la présence humaine qui reste la meilleure dissuasion.
Sandrine Andrieux, chargée de communication de l'association FERUS
FERUS reconnaît toutefois que faute de moyens humains et financiers suffisants, elle n'a pas encore pu mettre en place son programme PastoraLoup dans l'Hérault.